(Actualisation: réaction des ministères de l'Economie et de l'Ecologie, cours de Bourse à la clôture)

Le constructeur automobile Renault (>> Renault) a confirmé jeudi que la répression des fraudes (DGCCRF) avaient mené des perquisitions sur plusieurs de ses sites dans le cadre des investigations menées par les autorités après le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen (>> Volkswagen AG).

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s'est rendue au siège social, au centre technique de Lardy et au Technocentre de Guyancourt, a indiqué Renault dans un communiqué.

Ces perquisitions interviennent après des premiers tests menés fin 2015 par la Commission technique indépendante qui considère que "la procédure en cours ne mettrait pas en évidence la présence d'un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault", ajoute le groupe.

Cette Commission technique indépendante - dite Commission Royal - a pour objet de vérifier que les constructeurs français n'ont pas équipé leurs véhicules de logiciels visant à fausser les données des émissions polluantes, comme cela a été révélé pour le constructeur allemand Volkswagen.

"La DGCCRF a décidé de faire procéder à un complément d'investigation sur pièce et sur site, qui a vocation à valider définitivement les premiers éléments d'analyse réalisés par la Commission technique indépendante", a expliqué Renault.

Pas de logiciel truqueur mais des dépassements de normes

En septembre, les autorités américaines ont révélé que Volkswagen trichait depuis des années aux tests d'émissions polluantes. Le constructeur allemand a reconnu avoir installé un logiciel sur certaines de ses moteurs diesel pour tromper les tests, une manoeuvre qui l'expose à des éventuelles amendes de plusieurs milliards de dollars.

Ce scandale a provoqué une vague d'enquêtes de la part des autorités européennes sur les pratiques de Volkswagen mais également sur celles des autres constructeurs automobiles.

En France, le ministère de l'Environnement et des Transports a diligenté une enquête pour tester 100 véhicules sur le marché automobile, dont 25 modèles Renault. Pour l'heure, la commission technique a testé quatre véhicules Renault, a indiqué le groupe jeudi.

Selon le ministère de l'Ecologie, les tests réalisés jusqu'ici ont confirmé l'existence de logiciels de fraude sur deux véhicules Volkswagen. En revanche, aucun logiciel de fraude n'a été découvert sur les véhicules testés des autres marques, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Toutefois, des dépassements des normes, pour le CO2 et les oxydes d'azote, ont été constatés sur un modèle de Renault et sur des modèles de "plusieurs" constructeurs étrangers, a expliqué le ministère, ajoutant que Renault s'était dit prêt à échanger avec les membres de la Commission dès sa prochaine réunion.

De son côté, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui supervise la répression des fraudes, a indiqué que la situation de Renault n'était pas comparable à celle de Volkswagen.

Chute du titre Renault en Bourse

La révélation de ces perquisitions a fait chuter jeudi le titre Renault jusqu'à plus de 20%. A la suite du communiqué de Renault, les pertes se sont réduites mais l'action du constructeur automobile a néanmoins clôturé en baisse de 10,3% à 77,75 euros.

Partenaire de Renault dans plusieurs domaines, l'allemand Daimler (>> Daimler AG) a assuré ne pas être concerné par l'enquête sur le constructeur français. De son côté, le concurrent PSA Peugeot Citroën (>> PEUGEOT) a indiqué n'avoir pas fait l'objet de perquisitions de la part de la répression des fraudes.

Les résultats des tests réalisés par la commission technique "attestent de l'absence de toute anomalie", a affirmé PSA dans un communiqué. Le titre PSA a perdu 5,1% à 14,01 euros à la Bourse de Paris.

-Blandine Hénault, Jason Chow et Nick Kostov, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com

ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : Renault, PEUGEOT, Daimler AG, Volkswagen AG