Le groupe au losange a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 10,125 milliards d'euros, en baisse de 19,2%.

"En raison de la pandémie de COVID-19, le groupe a suspendu sa guidance 2020 en mars 2020. A ce jour, l'impact qu'aura cette pandémie sur les résultats du groupe est toujours impossible à évaluer", a indiqué Renault dans un communiqué.

Les volumes ont amputé la croissance du chiffre d'affaires de 14,1 points et la baisse des ventes aux partenaires Nissan ou Daimler (moteurs diesel, assemblage de véhicules) de 6,1 points, éclipsant une amélioration des prix de 2,8 points sur des nouveaux modèles comme Captur et Clio.

Déjà fragilisé en 2018 par la disgrâce de son ex-PDG Carlos Ghosn, puis en 2019 par sa première perte nette en dix ans à cause d'une dégradation de sa performance et des difficultés de son partenaire Nissan, Renault a consommé sur le trimestre 5,5 milliards d'euros de cash.

Cette consommation, liée à l'arrêt des usines et des ventes mais aussi au stockage saisonnier pour honorer la demande, a ramené à 10,3 milliards d'euros les réserves de liquidités du groupe au 31 mars.

La forte baisse du marché européen, et le confinement plus tardif observé en Russie, ont eu pour effet mécanique de faire passer la Russie devant la France comme premier marché de Renault, une première.

La part de l'Europe dans les ventes est elle aussi retombée à moins de 48%, contre près de 52% en 2019, pour le plus international des deux constructeurs automobiles français.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Stéphane Brosse)