"

(Easybourse.com) Sur 12 mois, la croissance de Risc Group a été de 63% dont 25% à périmètre comparable. Je souhaitais revenir sur les moteurs de cette croissance organique…
Nous avons vraiment deux physionomies d'activité dans le sens où il y a une différence de croissance en France par rapport à l'international. Elle est modérée sur la partie française alors qu'elle est soutenue sur la partie internationale

La raison en est simple : nous avons dans notre activité française une part du chiffre d'affaires qui est récurrente qui est le renouvellement des contrats existants. Nous reconduisons cette année les contrats 2004, or 2004 a été une très mauvaise année en France. Pour mémoire, c'est le moment où l'entreprise était en grandes difficultés. 

A l'inverse, les filiales étrangères se portent très bien avec notamment une Belgique qui est en pleine accélération et une Espagne en plein développement. Quant à l'Allemagne, moins performante que les autres, elle redresse la tête sur le trimestre.

Globalement, nous avons eu un bon trimestre et un bon douze mois.

Vous touchez une nouvelle clientèle, celle des PME et des grands comptes grâce aux acquisitions de Ornis et Backup Avenue. Cela donne une nouvelle dimension à Risc qui peut plus facilement démarcher de nouveaux « gros » clients. Où en êtes-vous de ce démarchage ?
Nous avons acquis Backup Avenue en juillet 2007 et Ornis, plus récemment. Aujourd'hui, Backup Avenue est totalement intégré puisque nous l'avons rapproché du pôle Ornis. Nous avons donc matérialisé une approche « grands comptes » tout à fait intéressante pour nous.

Si sur les TPE/PME nous sommes dans une approche d'acquisitions clients et de renouvellements de contrats, sur la partie PME/grands comptes nous sommes plutôt sur une approche de conseils avec des revenus très récurrents. Les revenus du pôle Ornis/Backup Avenue sont récurrents à hauteur de 90%.

Où en êtes-vous dans l'acquisition de nouveaux clients ?
Nous sommes très bien puisqu'Orrnis affiche une croissance de plus de 28% sur la première partie de l'année. C'est une première pour cette entreprise qui généralement connaît une croissance de 8 à 10% sur l'année.

Les synergies continuent à se mettre en place avec le groupe. Nous avons procédé à beaucoup de recrutements puisque nous avons doublé la force de vente d'Ornis. Cela préfigure une stratégie de développement assez importante sur le pôle PME/grands comptes d'autant que nous souhaitons le porter à l'international.

Ce développement s'appuiera sur notre structure internationale TPE/PME et probablement, dans les mois à venir, sur de la croissance externe dans des pays clés comme l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne.

L'international représente actuellement 50% de votre CA. Ce chiffre est résolument appelé à progresser. Dans quelles proportions ?
Dans des progressions très importantes puisqu'à trois ans le chiffre d'affaires (périmètre global) à l'international sera de plus de 200 millions d'euros.

Le plan est à la fois soutenu par la partie TPE/PME, où nous avons des créations de filiales en cours dans différents pays -nous avons des études d'implantations assez poussées dans un certain nombres de pays de l'Est, au Maroc et en Tunisie ; nous avons aussi une opération quasiment bouclée en Grande-Bretagne-, et par la partie PME/grands comptes. Sur la partie Ornis, nous allons suivre pratiquement la même logique sauf que les entreprises que nous sommes à même de développer, de créer ou d'acquérir sont un peu plus grosses. 

Risc souhaite également investir les Etats-Unis. Peut-on en savoir un peu plus de votre stratégie ?
Notre réflexion est la suivante : les Etats-Unis sont le plus gros pays pour nos métiers.

Risc est aujourd'hui un acteur prépondérant en Europe et nous avons une opportunité de croissance sur une entreprise qui opère à la fois en France et aux Etats-Unis. 

En étant aux Etats-Unis, nous pourrons bénéficier d'un dollar qui est particulièrement faible, nous pourrons également bénéficier de la puissance du marché. Le marché américain fait trois fois le marché européen dans le domaine des services de sécurité managés.

Et dernier point intéressant -pour êtres revenu des Etats-Unis il y a peu de temps-, c'est un marché où se crée toutes les nouvelles technologies. Si nous étions sur ce marché quotidiennement, nous aurions certainement des inputs qui pourraient nous amener à faire de nouvelles offres en Europe.

Je pense que le groupe ne peut pas se passer de ce développement.

A quelle échéance une telle opération pourrait être bouclée ?
Des discussions sont en cours et je pense que c'est une opération qui pourrait aboutir d'ici à la fin de l'année.

Je souhaitais revenir sur l'Allemagne. Ca fait maintenant plusieurs mois que Risc entrevoit vainement un renouveau. Et malgré un mieux au quatrième trimestre, le pays apparaît toujours comme une filiale problématique pour le groupe. Est-ce que cette année sera la bonne pour un renouveau durable de l'Allemagne ?
Je pense que oui. Le fait d'avoir une croissance de 15% d'avril à septembre 2007 est très satisfaisant pour nous.

Il est vrai que l'Allemagne, depuis la restructuration de Risc en 2004, a toujours été problématique. Nous avons eu un échec du management, nous avons un procédé à un remplacement qui, sur ces six derniers mois, porte ses fruits.

L'Allemagne est rentable, elle contribue au résultat opérationnel du groupe. Je pense que 2008-2009 sera l'année du développement de l'Allemagne.

Sur un pays de ce potentiel, il n'est pas logique d'afficher un chiffre d'affaires de cette taille. Aujourd'hui, le deuxième pays du groupe derrière la France n'est non pas l'Allemagne, mais le Bénélux qui est, lui, pour le coup, très performant.

Risc a racheté huit sociétés ces deux dernières années, un atout pour la croissance mais une structure difficile à appréhender puisque que le groupe compte onze structures juridiques différentes… Une rationalisation va être opérée. Peut-on en connaître les modalités et le calendrier ?
Au 30 juin, nous n'aurons plus que deux ou trois structures juridiques différentes.

Quel sera l'impact de la rationalisation sur vos coûts ?
Plusieurs millions d'euros par an.

Et enfin, le mot de la fin pour vos actionnaires… Je pense notamment à ceux qui se sont placés en haut de cycle…
J'ai envie de leur dire que leur société se porte bien. Elle est rentable depuis maintenant deux ans et demi après avoir subi l'enfer.

C'est aujourd'hui l'une des rares entreprises qui se développe et qui crée de la valeur.

Nos résultats seront tout à fait au rendez-vous. Nous respecterons les guidances que nous avons données.

Au regard des évènements récents et de la structure du marché actuelle, le timing est néanmoins un peu en notre défaveur sur la recherche d'investisseurs qui aideront à stabiliser le flottant qui est important chez nous. Je passe mon temps à vendre Risc et ses atouts.

Propos recueillis par Marjorie Encelot

- 20 Mai 2008 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

"