Les marchés européens ont perdu récemment deux de leurs trois forces motrices, le luxe et les semiconducteurs. Heureusement, il reste les traitements anti-obésité. Ce n'est pas Novo Nordisk qui brille aujourd'hui, mais bien Roche. Il faut quand même tempérer un peu l'ardeur du marché, quitte à jouer les rabat-joie.
Roche bondit de 5,5% en matinée et tire vers le haut l'indice SMI à Zurich, après avoir communiqué sur un traitement anti-obésité. Les médicaments qui font maigrir, c'est un peu le graal des investisseurs avec les puces pour l'IA depuis quelques trimestres. Derrière les locomotives Eli Lilly et Novo Nordisk, les autres laboratoires se sont surtout partagé les miettes dernièrement. Illustration :
Deux de ces trois acteurs ont un traitement anti-obésité commercialisé. Saurez-vous dire lesquels ?
Roche pousse ses pions, mais ne nous emballons pas trop quand même
Le laboratoire suisse a annoncé ce matin des données d'efficacité positives pour son candidat CT-966 contre l'obésité, en administration orale quotidienne. Le programme est toutefois en phase précoce (phase I) et porte par conséquent sur une petite cohorte. Toutefois, l'administration orale est présentée comme un atout face aux traitements actuels GLP-1 administrés par injection hebdomadaire. Le CT-996 est une petite molécule agoniste des récepteurs du GLP-1, expérimentale, administrée une fois par jour par voie orale, développée pour le traitement du diabète de type 2 et de l'obésité. Les données ont montré, chez les participants souffrant d'obésité et sans diabète de type 2, une perte de poids moyenne cliniquement significative, ajustée en fonction du placebo, de -6,1% en quatre semaines.
"Ces premières données suggèrent un profil compétitif, à notre avis, mais à partir d'une petite cohorte et des détails sont nécessaires, probablement à l'Obesity Week, 3-6 Nov. Nous avons encore des questions commerciales persistantes pour Roche entrant dans les maladies cardio-métaboliques, mais un GLP-1 oral compétitif sur le dos de solides données GLP-1/GIP injectables est encourageant", commente l'analyste Peter Welford, chez Jefferies. Le document qu'il a produit ce matin en réaction au communiqué de Roche permet de relativiser un peu les choses, en tout cas de tempérer l'ardeur du marché : l'analyste modélise pour le moment une probabilité de succès de 20% et un lancement en 2029 pour CT-388, et une probabilité de succès de 5% pour CT-996 avec une sortie en 2031. L'occasion de rappeler une fois de plus que le processus de mise sur le marché d'un traitement est très long, pour un résultat très incertain en phase précoce.
Roche Holding AG (Roche) est une entreprise de recherche dans le domaine de la santé. Les activités opérationnelles de la société sont organisées en deux divisions : Pharmaceuticals et Diagnostics. La division pharmaceutique se compose de deux secteurs d'activité : Roche Pharmaceuticals et Chugai. La division Diagnostics se compose de quatre secteurs d'activité : Diabetes Care, Molecular Diagnostics, Professional Diagnostics et Tissue Diagnostics. La société développe des médicaments pour divers domaines pathologiques, notamment l'oncologie, l'immunologie, les maladies infectieuses, l'ophtalmologie et les neurosciences. Ses produits pharmaceutiques comprennent Anaprox, Avastin, Bactrim, Bondronat, CellCept, Cotellic, Dilatrend, Dormicum, Invirase, Kadcyla, Kytril (Kevatril), Lariam, MabThera, Madopar, Neupogen, Pegasys, Perjeta, Pulmozyme, Rocaltrol, Rocephin et Roferon-A. La société propose des produits pour les chercheurs, notamment pour l'analyse cellulaire, l'expression génétique, le séquençage du génome et la purification des acides nucléiques.
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