par Peter Dinkloh et Quentin Webb

RWE a précisé qu'il prendrait à sa charge 1,1 milliard d'euros de dettes et autres ajustements en sus des 8,2 milliards qu'il prévoit de débourser et il espère finaliser l'accord d'ici la fin du mois de septembre.

Il s'agit de la plus importante acquisition jamais réalisée par l'entreprise allemande et de la deuxième plus grosse opération de rachat dans le monde depuis le début de l'année.

RWE, qui prévoit des synergies de l'ordre de 100 millions d'euros par an d'ici 2014, a précisé qu'il utiliserait une nouvelle facilité de crédit et sa trésorerie actuelle pour financer cet accord, dernière acquisition en date réalisée par une entreprise de services en dehors de son marché national.

Le français EDF et l'allemand E.ON ont racheté des entreprises sur d'importants marchés tels que l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne.

"C'est une décision stratégiquement excellente mais financièrement plus onéreuse que prévu", commente Matthias Heck, analyste à Sal. Oppenheim. "Ils ont de toute évidence dépensé plus que nécessaire pour cet accord afin de réaliser leur objectif stratégique".

RWE FINIT SUR UNE BAISSE DE 2,7%

RWE va débourser 9,6 fois ses bénéfices estimés pour 2009 avant charges financières, impôts, dépréciations et amortissement pour acquérir Essent, qui est détenu par six provinces et environ 140 municipalités néerlandaises.

En 2008, l'entreprise néerlandaise a réalisé un Ebitda de 882 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 6,55 milliards d'euros, a indiqué RWE.

Essent avait fait savoir en juin qu'il était à la recherche de partenaires étrangers pour développer ses unités de production et de livraison - dont la scission avec son réseau de distribution est en cours - après l'échec de la fusion avec son compatriote Nuon.

Cet accord devrait permettre à RWE de pouvoir finalement mener à bien ses projets d'expansion après l'échec de ses tentatives de prise de participation dans des entreprises concurrentes telles que British Energy.

Il a été conclu à l'initiative du président du directoire de RWE, Jürgen Grossman, qui a été embauché en 2007 pour conduire l'expansion de l'entreprise de manière plus agressive que son prédécesseur.

La transaction devra être approuvée par au moins 80% des actionnaires d'Essent et recevoir le feu vert des autorités de la concurrence pour aller à son terme, a ajouté la société allemande.

Le titre RWE a terminé en baisse de 2,7% à 61,40 euros alors que l'indice regroupant les services européens a reculé de 1,5%.

Avec Catherine Hornby à Amsterdam, version française Benoit Van Overstraeten et Gwénaëlle Barzic