Paris (awp/afp) - Le PDG du groupe Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, a réaffirmé jeudi sa détermination à mener à bien l'acquisition du groupe Sika, fortement contestée, affirmant devant l'assemblée générale des actionnaires que "le temps n'aura pas raison de notre projet d'acquisition".

"Nous poursuivons avec détermination notre projet d'acquisition malgré les manoeuvres dilatoires du conseil de Sika", a déclaré le PDG de Saint-Gobain.

"Le temps n'aura pas raison de notre projet d'acquisition", a-t-il assuré.

"Non pas parce que nous sommes obstinés, mais parce que c'est un projet industriel et financier d'une grande valeur pour notre groupe", a-t-il ajouté.

L'acquisition de Sika représente "un mouvement stratégique et rentable" pour le groupe, a dit M. de Chalendar, qui a de nouveau insisté sur la complémentarité des deux entreprises et les synergies espérées.

Saint-Gobain vise 180 millions d'euros de synergies de croissance quatre ans après l'acquisition, dont 70 millions pour Sika et ses actionnaires, a-t-il indiqué.

Le PDG de Saint-Gobain a réaffirmé au passage ses "engagements": "l'absence de restructuration, le maintien de la marque, du siège et de la cotation en Suisse".

"Le bilan de nos acquisitions en Suisse plaide en notre faveur", a estimé M. de Chalendar, en précisant que Saint-Gobain y est présent depuis 80 ans et y emploie 2.000 personnes.

Il a rappelé que l'accord avec la famille Burckhardt avait été prolongé jusqu'à décembre 2018.

Saint-Gobain avait annoncé en décembre 2014 un accord avec la famille Burckhardt, qui détient la holding SWH, afin d'acquérir sa participation dans Sika (16,1% du capital, mais 52,4% des droits de vote) et prendre ainsi le contrôle du groupe suisse.

Mais le dossier est dans l'impasse depuis plus d'un an alors que les dirigeants de Sika s'opposent fermement au projet de prise de contrôle par Saint-Gobain et ont lancé une procédure judiciaire pour limiter les droits de vote de la holding.

Le dossier est pour l'instant suspendu à une décision des tribunaux suisses concernant les droits de vote de la famille qui avaient déjà été restreints l'an passé.

Dans ses perspectives pour 2016, M. de Chalendar a d'autre part confirmé l'objectif d'une "nouvelle amélioration (du) résultat d'exploitation à données comparables" cette année.

Concernant le marché français de la construction, qui a été "franchement négatif" en 2015, M. de Chalendar a dit tabler pour 2016 sur une "inflexion" et une "stabilisation, tirée par une reprise du neuf et malgré une rénovation hésitante".

Les indicateurs avancés de la construction en France sont "orientés de manière très positive", a noté M. de Chalendar, mais il n'y a "pas d'augmentation significative de l'activité" pour l'instant. Il envisage une amélioration dans le neuf au deuxième semestre.

Il aussi relevé la bonne performance de l'activité dans le vitrage automobile en 2015, qui devrait "encore s'améliorer".

S'agissant de l'environnement des prix pour le groupe, il "devrait être plus difficile sous l'effet de pressions inflationnistes", a-t-il dit, mais en notant que cela aura aussi des "effets bénéfiques "sur les achats.

- Nouveau logo -

Le PDG de Saint-Gobain a rappelé les grands axes stratégiques du groupe: l'excellence opérationnelle, l'innovation et la différentiation, et l'expansion géographique.

L'objectif est d'amener les innovations à 30% du portefeuille de produits en 2020, contre 24% en 2013 et 27% actuellement.

Il a également posé les trois "grands enjeux" pour le développement futur: le digital, la responsabilité sociale d'entreprise et le changement climatique.

Le PDG de Saint-Gobain a enfin présenté un nouveau logo pour le groupe, qui passe à la couleur, tout en gardant une référence aux arches du pont de Pont-à-Mousson et en y ajoutant "le symbole d'un habitat confortable".

Ce nouveau logo doit exprimer la marque et l'identité du groupe: "réinventer l'habitat et améliorer la vie quotidienne", a dit M. de Chalendar.

L'assemblée générale a approuvé à 98,23% la rémunération du PDG qui s'élève, au total à 3,86 millions d'euros, dont 2,39 millions au titre de l'exercice 2015, et 1,47 million en options et unités de performance.

Interrogé par la présidente de l'Adam, Colette Neuville, sur la prise en compte des intérêts minoritaires dans l'établissement de la part variable de la rémunération, le groupe a répondu que les chiffres retenus correspondaient aux normes comptables (IFRS) et qu'il n'y avait "aucune augmentation artificielle de la rémunération".

afp/rp