"Après les rumeurs, les premières réalisations", commente Philippe Lanone (Natixis Securities) alors que les bruits se multiplient sur les cibles potentielles de Sanofi-Aventis dont le nouveau directeur général Chris Viehbacher a clairement dit vouloir réaliser des acquisitions petites et moyennes.

En Bourse vers 11h00, le titre du n°4 mondial de la pharmacie progressait de 1,72% à 42,6 euros quand le CAC 40 s'adjugeait 3,77% et l'indice sectoriel européen gagnait 1,28%.

Mercredi, Solvay a déclaré avoir des discussions avec différents interlocuteurs au sujet de ses activités pharmaceutiques et a précisé n'avoir pris aucune décision.

Mais, la holding familiale belge Solvac, qui contrôle 30% du capital de Solvay, a déclaré jeudi n'avoir reçu aucune offre de rachat partiel ou total de sa participation dans le groupe de pharmacie, chimie et plastiques.

SANOFI REGARDE TOUT

Ces rumeurs s'inscrivent dans un contexte d'intense activité en matière de fusions-acquisitions dans la pharmacie avec l'offre de 65 milliards de dollars de l'américain Pfizer sur son compatriote Wyeth, suivie par le rachat de Schering-Plough par Merck pour 46 milliards de dollars.

Jean-François Dehecq, président du conseil d'administration de Sanofi-Aventis, a déclaré jeudi à Reuters que "dans l'agitation qu'il y a actuellement dans le monde pharmaceutique, on ne prête qu'aux riches". Et il a poursuivi : "On regarde tout mais il n'y a rien à ajouter."

De son côté, Philippe Lanone calcule que l'opération valoriserait Solvay à près de 6 milliards. Il pense que Sanofi a les moyens de réaliser cette acquisition qui produirait des synergies de 300 millions d'euros et pourrait avoir un impact positif sur le bénéfice par action de Sanofi.

S'agissant de Kendrick, Sanofi-Aventis a précisé dans un communiqué que le portefeuille de l'entreprise mexicaine comprenait plus de 50 principes actifs dans les analgésiques, les antihistaminiques, les anti-infectieux, les antirhumatismaux, le cardiovasculaire et système nerveux central.

Il a ajouté que la part de marché de Kendrick sur le marché générique mexicain est estimée à 15%.

"Après l'acquisition de Zentiva dans les pays de l'Est, cette nouvelle acquisition au Mexique, de plus petite taille, confirme la stratégie du groupe qui vise à se diversifier sur les métiers connexes à la pharmacie de prescription et intensifier son maillage géographique vers les pays émergents", commente Arsène Guekem (CM-CIC).

Noëlle Mennella, avec la contribution de Julien Ponthus, édité par Jacques Poznanski