SAP (-4,21% à 55,09 euros) enregistre le déclin de le plus prononcé de l'indice Dax 30 en raison de perspectives 2015 décevantes et de la réduction de son objectif de bénéfice d'exploitation pour 2017. Cette année, l'éditeur allemand de logiciels professionnels vise un résultat opérationnel, hors éléments exceptionnels, compris entre 5,6 et 5,9 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires logiciels et cloud (logiciels à distance et à la demande) en progression de 8% à 10% à taux de change constant. Les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice opérationnel de 6 milliards d'euros.

Les ventes des abonnements à ces logiciels « dans les nuages » et leurs services afférents sont attendues entre 1,95 et 2,05 milliards, toujours à change constants. Ce qui représente au mieux un bond de 86%, dont 50 points de pourcentage proviennent des acquisitions de Concur et Fieldglass.

L'autre mauvaise nouvelle du jour - la révision en baisse de son objectif 2017 - était anticipée par les analystes. Le groupe prévoit désormais un bénéfice d'exploitation, hors éléments exceptionnels, de 6,3 à 7 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de 21 à 22 milliards d'euros, soit en moyenne une marge de 31%. SAP visait auparavant des ventes de 22 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 35%.

Un an plus tôt, le groupe avait repoussé de 2 ans l'objectif révisé à la baisse ce matin. SAP souhaitait alors accélérer ses investissements dans le cloud.

Aujourd'hui, le concurrent d'Oracle a mis en cause une transition plus rapide que prévu de ses clients vers le cloud. Ce qui, selon l'éditeur allemand de logiciels professionnels, pèse temporairement sur les marges.

Dans l'ancien modèle d'une licence logiciel perpétuelle, l'éditeur recevait une part substantielle du montant contrat au moment de sa signature tandis que dans le nouveau, le montant du contrat est réparti sur sa durée de vie. Des investissements sont par ailleurs nécessaires dans les datacenters qui permettent de fournir ces services.

SAP estime qu'il aura atteint en 2018 la taille suffisante dans le cloud qui permettra une expansion accélérée de son résultat opérationnel. A cette date, le revenu tiré des abonnements à ces logiciels « dans les nuages » et des services afférents dépassera celui des logiciels traditionnels.

Les résultats 2014 détaillés n'ont en revanche pas réservé de surprise par rapport aux chiffres préliminaires dévoilés il y a quelques jours.

(C.J)