Numericable-SFR (-5,62% à 32,89 euros) signe une des plus fortes baisses d'un SBF 120 déjà nettement dans le rouge (-2,92%) alors que Credit Suisse s'interroge sur l'impact qu'aura la consolidation du secteur des télécoms sur l'opérateur. Quelques jours après l'officialisation des discussions entre Bouygues et Orange en vue d'un rapprochement, le broker estime que cette opération pourrait tourner à l'avantage d'Iliad au détriment de Numericable-SFR. "Si la consolidation aboutissait à un renforcement d'Iliad, elle pourrait impacter négativement la valorisation de Numericable-SFR" prévient-il.

Précisément, Credit Suisse estime qu'une augmentation de 1% des revenus d'Iliad sur le segment grand public se traduirait par un impact négatif de 1% sur la valorisation du groupe propriété de Patrick Drahi.

Le scénario de l'analyste est basé sur une cession de réseaux et de fréquences par Bouygues afin de mener à bien son rapprochement avec Orange. Si Iliad mettait la main sur ces actifs, il pourrait accélérer la montée en puissance de son propre réseau et en améliorer la qualité. Cette optimisation, qui se fera de toute façon mais plus lentement selon Credit Suisse, permettrait à la maison-mère de Free de maintenir ses prix à leur niveau actuel, préservant son bilan et ses marges, et son avantage concurrentiel. Dans le cas contraire, et si son réseau ne s'améliorait pas, il pourrait être amené à baisser encore ses prix afin de rester "disruptif".

La prudence de Credit Suisse concernant les conséquences de la consolidation annoncée sur Numericable-SFR pèse donc plus lourd que ses commentaires plutôt optimistes sur les performances du groupe. Ainsi, le broker note que la tendance à la hausse du revenu par abonné est plus robuste que prévu dans le fixe et compense la baisse du nombre d'abonnés. Concernant le mobile, Credit Suisse signale que des signes encourageants apparaissent et que le nombre d'abonnés pourrait repartir à la hausse au quatrième trimestre 2015.