Heerbrugg (awp) - Le groupe industriel SFS a bouclé l'année sur un bénéfice net de 122,2 mio CHF, en hausse de 16,7% et supérieur aux attentes du marché. L'amélioration de la rentabilité a été rendue possible par "la hausse des ventes de produits innovants, des économies d'échelle, l'optimisation des capacités de production et les mesures prises pour contrer la force du franc", indique vendredi la direction dans une lettre aux actionnaires. Une hausse substantielle du dividende sera proposée lors de la prochaine assemblée.

Le bénéfice opérationnel (Ebita), ajusté des effets exceptionnels (bénéfices comptables et ventes d'immeubles), est ressorti à 207,3 mio CHF, en hausse de 20,7%, pour une marge afférente de 14,4%, soit 1,9 point de pourcentage (pp) de mieux que lors de l'exercice précédent. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a progressé dans des proportions similaires, à 155,3 mio, pour une marge de 10,8%, en hausse de 1,4 pp.

Les résultats publiés par le spécialiste saint-gallois du forgeage des métaux à froid s'inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions établies par les analystes du consensus AWP. Ceux-ci tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 118,1 mio CHF et un dividende de 1,62 CHF par action.

Le chiffre d'affaires, dévoilé fin janvier, avait atteint un nouveau record, à 1,44 mrd CHF. Engineered components, la plus importante division de SFS, avait fait état d'une hausse des recettes de 3,8% à 768,1 mio, alors que Fastening systems avait généré 355,6 mio, en progression de 8,8%. La division Distribution & logitics avait quant à elle grappillé 1,1% à 312,8 mio.

OBJECTIFS 2017 PRÉCISÉS

Pour l'exercice en cours, la direction de SFS dit ne pas s'attendre à des "changements significatifs" du contexte économique ou sur le front des devises. A taux de change constants, elle anticipe une croissance des ventes de 8-10% ainsi qu'une marge Ebita ajustée située entre 14,2-15,2%.

En conférence de presse, elle a détaillé ses objectifs. La croissance visée se décompose en 3-5% organiques, auxquels s'ajoutent 5% par le biais d'acquisitions.

Le chiffre articulé pour la croissance non organique inclut les sociétés NCase et Tegra, rachetées l'année dernière, mais dont la consolidation effective n'a été respectivement que de six et un mois, a indiqué le directeur financier (CFO) Rolf Frei. Aucune autre acquisition n'est pour l'heure au programme.

SFS a connu un début d'année qualifié de "très solide" par le CFO, et dans la fourchette visée pour l'ensemble de l'exercice. La direction évoque des signaux positifs dans le domaine de l'électronique, qui a renoué avec la croissance au 4e trimestre et indique avoir acquis de nouveaux clients, parmi lesquels le fabricant de téléphones chinois Huawei.

POLITIQUE DE DIVIDENDE "CONSISTANTE"

Pour ce qui est du niveau du dividende, le CFO a indiqué que l'entreprise entendait suivre une "politique consistante". Selon lui, le niveau de 2016 devrait pouvoir être maintenu en 2017, "même si la décision finale revient au conseil d'administration". Cette politique s'appliquera bien que le bénéfice net 2016 ait profité d'un effet exceptionnel positif de 9,5 mio CHF en raison d'une vente immobilière.

Dans leur appréciation, les analystes se montrent plutôt neutres, rappelant le potentiel limité de surprise du fait de la publication préalable des chiffres de ventes.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) évoque un résultat et des objectifs conformes à ses expectatives, même si ses prévisions en termes de croissance et d'Ebit se situent dans le haut de la fourchette articulée par l'entreprise. La ZKB campe sur sa recommandation "pondérer au marché".

Même son de cloche du côté de Baader Helvea, qui juge modeste les ambitions du groupe saint-gallois en matière de recettes. En raison de la valorisation élevée l'action, le courtier genevois s'en tient à "hold".

Vontobel qualifie les résultats de "très bons" et estime que SFS est en bonne voie pour réaliser une performance solide également pour l'exercice en cours. Elle recommande toutefois d'attendre une meilleure opportunité pour s'engager sur le titre, les principaux catalyseurs de croissance étant déjà pris en compte dans le cours actuel.

Du coup, la banque privée zurichoise dégrade sa recommandation passe à "hold", après "buy".

A la Bourse, l'action SFS a fini en baisse de 2,72% à 92,95 CHF, dans un SPI en hausse de 0,38%.

buc/fr