Parallèlement à la présentation de comptes 2013 en baisse sensible, le nouveau directeur général de Royal Dutch Shell, Ben van Beurden, a fixé les grandes lignes d'une nouvelle stratégie devant mener au redressement des comptes. En résumé : amélioration des performances opérationnelles et de la gestion des projets, des restructurations, moins d'investissements (- 20% environ en 2014), plus de cessions (15 milliards prévus sur 2014 et 2015), et un dividende qui sera relevé de 4% au 1er trimestre 2014. Ce qui permet à l'action Shell de prendre la tête des plus fortes hausse d'un indice AEX en baisse ce matin.

En effet, la Bourse applaudir les premiers propos stratégiques du nouveau patron de Shell dont l'action prend, avec une hausse de 2,2% à 26,3 euros, la tête d'un indice néerlandais AEX en baisse de 0,3%. A Londres, le titre Shell prend 2,1% à 2.171 pence et figure là encore parmi les plus fortes hausses d'un indice FTSE 100 en baisse de 0,4%.

Baisse des volumes d'hydrocarbures extraits, des produits raffinés et chimiques ; dépréciations ; cash-flow opérationnel inférieur aux investissements nets ; taux d'endettement en hausse : tout semble aller mal dans les comptes 2013 de Shell, dont le résultat net part du groupe a chuté de près de 40%.

Directeur général de la major anglo-nerlandaise depuis le 1er janvier en remplacement de Peter Voser, Ben van Beurden a déclaré : 'notre dynamique a ralenti en 2013. Nous devons améliorer nos résultats financiers, adopter une allocation du capital plus efficace et continuer de renforcer notre performance opérationnelle et la gestion de nos projets'.

Puis dans un point séparé, il a fixé les grandes lignes de la stratégie de redressement qu'il entend suivre. Saluant l'oeuvre de son prédécesseur, il a commencé par se montrer rassurant en estimant que la croissance de la production allait reprendre, tout en précisant que la gestion des projets opérationnels devait être améliorée.

“Notre stratégie d'ensemble demeure solide, mais en 2014 nous mettrons l'accent sur l'amélioration de notre rentabilité et de nos cash-flows”, a-t-il déclaré.

Trois priorités sont citées dans ce cadre. Il s'agira tout d'abord d'améliorer la performance financière du groupe, 'ce qui impliquera des restructurations dans certaines branches'.

Ensuite, Shell entend accroître l'efficacité de son allocation capitalistique en se montrant plus sélectif quant aux gisements à développer, en limitant la progression des investissements, et en cédant davantage d'actifs.

Enfin, le nouveau DG entend jouer sur la qualité de gestion et de livraison des projets de champs d'hydrocarbures en développement, et l'intégration des acquisitions récentes.

Le groupe cite les troubles politiques qui ont affecté le Nigeria, mais aussi le retard dans la livraison de certains projets.

Il ajoute que si les prix du pétrole restent globalement élevés, le brut et la gaz se traitent à des cours plus modérés aux Etats-Unis, où de plus les marges de raffinage sont 'sous pression'. Le groupe entend donc restructurer sa filière Amont en Amérique du Nord.

D'ailleurs, après une décision de justice défavorable au forage de puits de tests, le programme d'exploration en Alaska sera arrêté cette année en raison d'un manque de visibilité dans cette région.

Shell va aussi accroître le rythme de ses cessions d'actifs qui, au total, devraient atteindre de 15 milliards de dollars en 2014 et 2015, tant dans l'amont que dans l'aval.

Après 46 milliards de dollars en 2013, dont huit milliards d'acquisitions, Shell entend aussi réduire ses investissements à 37 milliards cette année (- 19,5%), dont deux milliards pour les acquisitions.

Témoin de la confiance de Shell dans son avenir et dans sa capacité à générer des cash-flow, le groupe pré-annonce enfin que son dividende trimestriel sera relevé de 4% à 0,47 dollar (+ 0,02 dollar) par action au titre du 1er trimestre 2014.


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