LONDRES, 3 décembre (Reuters) - Le Comité de Bâle, chargé d'établir les règles internationales de solvabilité imposées aux banques, devrait assouplir le mode de calcul du ratio de levier, censé entrer en vigueur en 2018, en réponse à des critiques américaines, a-t-on appris mardi d'une source européenne.

Ce ratio, dont une première définition avait été rendue publique en juin par le comité, représente le rapport entre les capitaux des banques et l'ensemble de leurs actifs, sans prise en compte du risque, et s'ajoute aux règles pondérées du risque.

Le ratio est fixé à 3%, ce qui signifie qu'à partir de 2018, chaque banque devrait détenir des capitaux représentant 3% de l'ensemble de ses actifs.

Mais le comité de Bâle doit trancher sur l'harmonisation des règles de traitement des produits dérivés financiers, qui varient parfois d'un pays à l'autre.

Les règles américaines permettent d'estimer les dérivés sur une base nette alors que les normes internationales appliquées en Europe et ailleurs se réfèrent aux positions brutes, qui peuvent être bien plus importantes, donc conduire à atteindre plus rapidement le seuil de 3%.

Les dérivés détenus par Deutsche Bank, par exemple, semblent beaucoup plus importants que ceux de JPMorgan Chase & Co.

Dans ses propositions de juin, le Comité de Bâle a opté pour les positions brutes, ce qui lui a valu des critiques aux Etats-Unis, où les banques devraient lever davantage de capitaux pour respecter le ratio.

La référence aux positions brutes devrait donc être abandonnée lors de la réunion du Comité de Bâle en cours à Hong Kong.

"Il y aura un compromis solide qui permettra un degré acceptable d'application par l'ensemble des banques, permettant des comparaisons efficaces et de la transparence", a déclaré la source européenne, qui participe aux négociations. (Huw Jones; Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)