PARIS, 2 septembre (Reuters) - Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a confirmé dimanche son intention de plafonner à 200 euros par an les frais bancaires des Français les plus fragiles et va demander aux banques d'agir pour augmenter les souscriptions d'offre spécifique de comptes à leur destination.

Selon le dernier rapport annuel de l'Observatoire de l'inclusion bancaire, 3,6 millions de clients des banques étaient en situation de fragilité financière fin 2017, 1,2 million de plus par rapport à fin 2016.

Sur ce total, 350.000 avaient souscrit à une "offre spécifique" qui plafonne les commissions sur opération mais pas les frais sur incident de paiement, l'Observatoire estimant à 320 euros en moyenne les frais acquittés annuellement par ces clients.

"Ça veut dire que certains qui ont peu de revenus, pas de salaire peuvent payer jusqu'à 400, 500, 600 euros de frais bancaires. C'est inacceptable, je souhaite que nous parvenions à un plafonnement à 200 euros par an maximum pour les personnes les plus fragiles, celles qui bénéficient de l'offre spécifique", a dit Bruno Le Maire sur BFMTV, confirmant le chiffre donné il y a quelques jours.

Le ministre, qui reçoit les banques lundi sur le sujet, a exprimé le souhait qu'elles se mobilisent pour augmenter de 30% le nombre de comptes spécifiques pour ces populations fragiles.

Il s'est prononcé en outre pour un système d'alerte et de prévention "beaucoup plus efficace", indiquant que de telles mesures pourraient être intégrées au projet de loi Pacte de croissance et transformation des entreprises dont l'Assemblée nationale entame l'examen en commission cette semaine.

"Je souhaite qu'elles jouent le jeu, a dit le ministre à propos des banques, je souhaite qu'elle continuent à jouer le jeu. Et puis si nous voyons d'ici six mois que ça ne fonctionne pas, nous prendrons d'autres mesures." (Yann Le Guernigou, édité par Henri-Pierre André)

Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale