Bruxelles (awp/afp) - Le groupe chimique belge Solvay, qui s'est réorienté depuis quelques années vers les composants innovants pour l'aéronautique et les transports, mise plus que jamais sur la révolution en cours dans ces secteurs pour asseoir sa croissance, a-t-il indiqué à l'occasion de la présentation vendredi de ses résultats annuels.

Les avions de ligne ou les jets, comme les nouveaux modèles de voiture, notamment électriques ou destinés à être pilotés automatiquement, pour lesquels la question du poids est un enjeu important, sont fabriqués avec ces nouveaux matériaux composites qui se substituent de plus en plus au métal, plus lourd.

"C'est une tendance continue", a relevé devant la presse le patron de Solvay, Jean-Pierre Clamadieu, en citant d'autres secteurs prometteurs, comme celui de la santé.

Solvay, seul groupe belge du CAC 40, a engagé à l'été 2015 un virage stratégique pour se développer dans les composants innovants à destination de l'aéronautique et de l'automobile notamment, délaissant des activités jugées moins prometteuses comme le PVC.

A cette fin, il a racheté en 2015 la société américaine Cytec, spécialisée dans les composants thermoplastiques innovants, dont il compte "achever l'intégration en 2017-2018", selon M. Clamadieu.

En 2017, le groupe, coté à Paris et à Bruxelles, ouvrira six nouvelles usines dans des pays comme la Chine, les Etats-Unis, l'Allemagne ou le Royaume-Uni, qui fabriqueront des composants de batteries, des films protecteurs ultra-résistants ou encore des moteurs d'avions, qui ont "un potentiel de croissance important", selon les responsables de l'entreprise.

Le chimiste belge n'abandonne toutefois pas entièrement ses métiers de base tels que la fabrication de carbonate de soude, une activité qui devrait continuer à générer des revenus sur le long terme, selon M. Clamadieu.

La production industrielle du carbonate de sodium, utilisé dans la production de verre et l'industrie chimique et des détergents, utilise encore aujourd'hui le procédé à base de sel blanc et de calcaire mis au point au XIXe siècle par le fondateur du groupe, Ernest Solvay, l'un des grands industriel de l'histoire de Belgique.

Côté résultats, Solvay mise en 2017 sur une croissance de son bénéfice d'exploitation "à un chiffre", soit entre 4% et 6%, après avoir enregistré une hausse de ses bénéfices en 2016 conforme à ses prévisions.

L'an dernier, le groupe a vu son bénéfice net augmenter de 10%, à 846 millions d'euros, contre 768 millions d'euros l'année précédente.

- Investisseurs déçus -

Ces résultats n'ont pas plu aux investisseurs puisque le titre chutait de 2,44% à 111,90 euros à la Bourse de Bruxelles, dans un marché belge en recul de 1,06%, une heure environ avant la clôture des échanges.

En 2016, le bénéfice d'exploitation a pour sa part progressé de 7,5% à 2,284 milliards d'euros, contre 2,125 milliards d'euros en 2015, ce qui confirme ses prévisions d'une croissance située dans une fourchette de "7% à 8%" annoncées en novembre.

Le chiffre d'affaires net a enregistré un recul de 4,7%, s'établissant à 10,884 milliards d'euros, contre 11,415 milliards en 2015.

"Le recul des prix de vente dans un environnement de prix des matières premières en retrait et les fluctuations des taux de change ont pesé respectivement de 2,3% et de 1,5% sur le chiffre d'affaires", a précisé Solvay, selon lequel "les volumes sont restés stables".

"Solvay a enregistré une solide croissance de son EBITDA (bénéfice d'exploitation) en 2016, soutenue par la transformation de son portefeuille d'activités et de clients", avait expliqué dans la matinée M. Clamadieu, cité dans le communiqué.

Enfin, le dividende proposé pour l'exercice 2016 s'élève à 3,45 euros brut par action, en hausse de 4,5% par rapport à l'année précédente.

afp/al