PARIS - François Hollande a précisé hier les contours du service civique qu'il souhaite proposer à la moitié d'une classe d'âge d'ici 2018 et généraliser en France au-delà de 2020.

Le budget consacré à ce chantier passera "de 300 millions d'euros aujourd'hui à un peu plus d'un milliard en 2018", a déclaré le chef de l'Etat à l'occasion de ses voeux à la jeunesse et aux forces de l'engagement.

D'ici trois ans, le service civique devrait ainsi pouvoir accueillir la moitié d'une classe d'âge, soit 350.000 jeunes au lieu de 120.000 cette année. Pour ce faire, l'agence du service civique sera transformée en un Haut commissariat à l'engagement placé sous la direction du Premier ministre.

Lancé en 2010, le service civique permet aux 16-25 ans (30 ans pour les jeunes handicapés) d'effectuer une mission d'intérêt général de six à douze mois, indemnisée 573 euros nets par mois auprès d'associations, de collectivités ou de services publics.

François Hollande a décidé d'accélérer sa montée en charge après les attentats de janvier 2015, en le rendant "universel" mais pas obligatoire.

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MARSEILLE - Un adolescent de 15 ans se revendiquant du groupe Etat islamique a agressé hier à la machette un enseignant d'une école juive de Marseille portant une kippa, qui a été légèrement blessé.

Il s'agit d'un jeune Turc d'origine kurde qui s'est vraisemblablement radicalisé sur internet et n'avait donné jusque-là "aucun signe avant-coureur", a précisé le procureur de la République de Marseille.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est dit "révulsé" et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a dénoncé une "révoltante agression antisémite".

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VIENNE - L'Allemagne refuse de plus en plus de migrants à sa frontière sud et renvoie chaque jour, depuis le début du mois, des dizaines d'entre eux vers l'Autriche, a déclaré hier la police autrichienne.

"Depuis le nouvel an, il y en a environ 200 par jour et la tendance est à la hausse", a dit une porte-parole de la police de la province de Haute-Autriche.

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé hier que l'Europe était "vulnérable" face à cette crise des migrants qu'elle ne parvient pas à contrôler et qui ébranle son gouvernement depuis une vague d'agressions de femmes par des étrangers, dont des demandeurs d'asile, pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne.

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NATIONS UNIES - Le Conseil de sécurité des Nations unies a évoqué hier soir la question des localités syriennes assiégées après les informations selon lesquelles des dizaines de milliers de civils y sont piégés depuis des mois et meurent de faim.

Des camions apportant une aide humanitaire sont entrés hier dans trois zones syriennes assiégées, dont la ville de Madaya, près de la frontière libanaise, dans le cadre d'un accord entre belligérants pour acheminer des vivres et des fournitures médicales dans plusieurs zones encerclées.

L'existence de cas de famine a été confirmée par le coordonnateur de l'action humanitaire des Nations unies en Syrie, Yacoub El Hillo. "Nous avons vu de nos propres yeux des enfants gravement sous-alimentés", a déclaré ce responsable joint par téléphone de Madaya.

A l'Onu, l'ambassadrice des Etats-Unis, Samantha Power, a violemment critiqué "les méthodes caricaturales meurt-de-faim-ou-rends-toi que le régime syrien utilise en ce moment contre son propre peuple".

"Regardez les images terrifiantes de civils, parmi lesquels des enfants, même des bébés, à Madaya", a-t-elle dit. "Il y a des centaines de milliers de personnes délibérément assiégées, délibérément affamées, actuellement. Et ces images, elles nous rappellent la Deuxième Guerre mondiale."

AMMAN - Au moins douze enfants ont été tués dans une frappe aérienne sans doute menée par l'aviation russe qui a touché une école d'Aïn Djara, dans une zone sous contrôle rebelle de la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, a rapporté hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Lors d'une visite à Paris, le coordinateur de l'opposition syrienne Riad Hijab a fait état d'un bilan beaucoup plus lourd, accusant la Russie d'avoir bombardé trois écoles. "Plus de 35 enfants ont été tués, il y a des dizaines d'enfants qui sont encore sous les décombres et des dizaines de blessés."

Il a prévenu qu'aucune négociation ne serait possible avec le gouvernement syrien tant que les forces étrangères poursuivraient les bombardements de la population civile.

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BAGDAD - Le groupe Etat islamique a revendiqué une série d'attentats qui ont fait au moins 44 morts et des dizaines de blessés hier en Irak, à Bagdad et à Moukdadiya, au nord-est de la capitale. Un autre attentat, non revendiqué, a fait sept morts.

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WASHINGTON - Hillary Clinton, qui brigue l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis, est favorable à une taxation supplémentaire des plus hauts revenus à hauteur de 4%, a annoncé un de ses conseillers.

La candidate favorite des sondages pour la primaire démocrate estime que les contribuables qui gagnent plus de cinq millions de dollars par an (4,6 millions d'euros) doivent acquitter une surtaxe de 4%, a-t-on indiqué. Cela permettrait de lever 150 milliards de dollars par an sur dix ans.

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PARIS - Nicolas Sarkozy entame cette semaine une série de déplacements en province, sans médias, pour satisfaire "une envie des Français" dans une campagne pour la primaire présidentielle de la droite et du centre qui ne dit pas son nom.

L'ancien chef de l'Etat, distancé dans les sondages par son rival Alain Juppé, se lance dans une tournée des départements français à l'instar du maire de Bordeaux, attendu mercredi en Moselle. François Fillon, autre prétendant à l'investiture pour 2017, pratique "l'immersion" sans caméras et sans photographes depuis plus de trois ans.

L'entourage de Nicolas Sarkozy, qui n'est toujours pas officiellement candidat, s'est refusé à donner des indices sur sa destination.

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PARIS - François Hollande, en baisse de 12 points, et Nicolas Sarkozy, qui en perd 9, sont en chute libre dans le baromètre Ipsos/Le Point diffusé hier.

Le chef de l'Etat, qui avait bénéficié d'un rebond de 17 points dans le baromètre de fin novembre, après les attentats de Paris et de Saint-Denis, retombe à 29% de bonnes opinions. La baisse est plus rapide qu'après l'épisode Charlie il y a un an, comme si "le train-train ordinaire de la politique reprenait plus vite ses droits", souligne Le Point.

Le Premier ministre Manuel Valls suit la même pente et perd tout le capital post-attentats : 39% de bonnes opinions, soit 8 points de moins.

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PARIS - Les syndicats reçus hier par le Premier ministre Manuel Valls ont dénoncé la précarisation de l'emploi demandée selon eux par le patronat et insisté sur la qualité et le ciblage des 500.000 formations de chômeurs supplémentaires annoncées par François Hollande.

Le chef de l'Etat, qui précisera lundi prochain son plan pour l'emploi au Conseil économique, social et environnemental, a subordonné sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 à une baisse du chômage toujours pas en vue.

Ses annonces seront suivies d'un séminaire sur la formation et l'apprentissage fin janvier ou début février avec les partenaires sociaux et les régions, ont précisé les représentants reçus les uns après les autres à Matignon.

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LONDRES - Les ventes du dernier album de David Bowie, "Blackstar", sorti vendredi, deux jours seulement avant son décès, ont fortement grimpé hier en même temps que les téléchargements des grands titres de sa carrière.

La plate-forme de streaming Spotify a fait savoir que les écoutes des morceaux de Bowie avaient grimpé de 2.700% après l'annonce de la mort du chanteur et musicien britannique, emporté dimanche par un cancer à l'âge de 69 ans.

"Blackstar" est aussi l'album le plus vendu sur iTunes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, a déclaré Apple, le propriétaire de la plate-forme de vente en ligne.