(Actualisé avec abaissement des notes de S&P et Moody's, actualisation du cours de Bourse)

20 juin (Reuters) - L'action Starbucks chute de plus de 8% mercredi à Wall Street après des prévisions inférieures aux attentes qui amènent les analystes à s'interroger sur sa croissance à long terme aux Etats-Unis et sur son prochain grand marché, la Chine.

Le titre perd 9,76% à 52,82 dollars vers 19h15 GMT, après un creux de 10 mois à 52,32 dollars, accusant la plus forte baisse de l'indice S&P-500 qui avance de 0,25% à ce stade.

L'action, affaiblie par des dégradations d'analystes, passe du même coup en territoire négatif sur 2018, année qui aura vu l'emblématique cofondateur Howard Schultz quitter le groupe, dont l'image a par ailleurs été ternie par une polémique raciale.

Mardi, Starbucks a annoncé une prévision de ventes à magasins comparables pour le trimestre en cours inférieure aux attentes et a dit s'attendre à une plus faible croissance nette des points de vente aux Etats-Unis pour l'année fiscale 2018-2019.

Starbucks a également exclu une croissance de ses ventes à magasins comparables en Chine au cours des trois mois s'achevant en juin.

"Nous devons être beaucoup plus disciplinés dans l'établissement de nos priorités", a reconnu le directeur général Kevin Johnson mercredi dans un entretien accordé à la chaîne CNBC. "De toute évidence, notre performance n'a pas répondu à mes attentes (...) Elle n'a pas répondu aux attentes de nos actionnaires."

John Glass, analyste chez Morgan Stanley qui a désormais une opinion neutre sur le titre, s'est dit surpris par les prévisions sur la Chine et a noté que les perspectives du groupe suscitaient des interrogations sur le caractère durable de sa croissance. Les ventes à périmètre comparable des restaurants en Chine avaient augmenté de 8% il y a tout juste trois trimestres, a-t-il fait remarquer.

D'autres analystes ont abondé dans ce sens, notant que le groupe de Seattle se montrait encore optimiste sur la croissance en Chine il y a quelques semaines à l'occasion de sa journée investisseurs.

Mardi, Starbucks a également annoncé son intention de fermer environ 150 cafés aux Etats-Unis, soit trois fois plus qu'à la normale sur un an.

Howard Schultz, l'ex-directeur général qui a fait de la chaîne de cafés l'une des marques les plus connues au monde, a annoncé début juin qu'il quitterait sa fonction de président exécutif à la fin du mois, alimentant les spéculations sur une possible entrée en politique.

Par ailleurs, les agences de notation Moody's et S&P ont abaissé mercredi leur note de crédit à la suite de l'annonce par Strabucks de son intention de financer ses projets d'augmentation de ses retours aux actionnaires via de la dette.

Moody's et Standard & Poor's ont abaissé chacune en conséquence leur note d'un cran, à respectivement Baa1 et BBB+.

BREAKINGVIEWS-Starbucks plots a skinny-latte future (Amy Caren Daniel et Nivedita Balu à Bangalore, avec Alana Wise et Natalie Harrison (IFR), Claude Chendjou et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)