New York (awp/afp) - L'impact de la grève lancée mi-septembre chez Ford est estimé à 1,3 milliard de dollars, a indiqué jeudi à la presse son directeur financier, qui a salué l'"accord de principe" conclu la veille avec le syndicat car il va permettre de rouvrir les usines.

Le constructeur automobile américain est visé, comme ses concurrents Stellantis et General Motors, par un mouvement social qui mobilise près de 45.000 de leurs 146.000 employés encartés au syndicat United Auto Workers (UAW).

Ford est le premier des trois à sceller un accord avec le syndicat mais il doit encore être ratifié par les adhérents, condition en général nécessaire pour lever un mot d'ordre de grève.

Mais l'UAW a annoncé mercredi que les travailleurs de Ford reprendraient leur poste sans attendre, pour faire pression sur GM et Stellantis.

"C'est le meilleur (accord) pour Ford car il va permettre à nos usines de redémarrer", a indiqué jeudi à la presse John Lawler, directeur financier.

Le groupe "se concentre sur le redémarrage de trois usines d'assemblage" et le retour sur sites de quelque 20.000 employés, a fait savoir Jim Farley, patron du groupe, lors d'une conférence avec des analystes.

Selon M. Lawler, l'impact est estimé à 100 millions de dollars sur le bénéfice d'exploitation du troisième trimestre et à 1,3 milliard au total, et "environ 80.000 véhicules" n'ont pas été fabriqués.

"Nous faisons face à une incroyable quantité de travail et d'incertitudes", a-t-il relevé, affirmant que le redémarrage allait "être complexe" en particulier parce que de nombreux employés ont trouvé du travail ailleurs.

Sans donner de détails sur le contenu de l'accord de principe, M. Lawler a affirmé qu'il allait augmenter le coût de fabrication de 850 à 900 dollars par véhicule.

En conséquence, le groupe va devoir augmenter "efficacité et productivité" pour "compenser le coût du travail plus élevé".

Ford a publié jeudi des résultats inférieurs aux attentes au troisième trimestre avec un chiffre d'affaires de 43,8 milliards de dollars et un bénéfice net de 1,2 milliard.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels -référence pour les marchés-, le bénéfice ressort à 39 cents quand le consensus tablait sur 46 cents.

Face aux incertitudes, le groupe a annulé ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice.

Dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York, le titre Ford perdait 4,58%.

afp/rp