L'action Suez s'effondre de plus de 16% en fin de journée à la Bourse de Paris après avoir lancé un avertissement sur ses résultats de 2017. En passant sous la barre des 12 euros, ce titre qui avait débordé les 18 euros au printemps 2015 retombe à ses plus bas niveaux depuis septembre 2013.

Suez a prévenu hier que finalement, la légère croissance organique du résultat d'exploitation anticipée en 2017 ferait place à une baisse d'environ 2%. Tout en donnant une estimation de la croissance organique des ventes de l'année passée d'environ 1,5%, avant au moins 1% en 2018, des chiffres peu engageants.

Autant d'annonces sanctionnées par les analystes. Au-delà de 2017, 'les indications pour 2018 (...) sont clairement décevantes', affirme Oddo BHF, qui ajoute : 'nous étions prudents sur la valeur avant cette publication et nous avions des craintes sur l'aptitude du groupe à tirer profit de l'amélioration du contexte économique en 2018. Nos craintes se sont avérées justifiées'. Neutres sur le titre, les spécialistes ont placé leur objectif de cours sous revue.

Credit suisse n'est pas plus tendre : conseillant déjà de vendre ('sous-performance') le titre qu'ils jugeaient trop valorisé, les spécialistes ont réduit leur cible de 12,9 à 12 euros. Certes, la déception du 4e trimestre provient notamment du risque catalan, des coûts qu'il a engendré, et de la menace qu'il fait peser sur d'éventuelles hausses de tarifs dans la région. Plus des situations difficiles en Inde et au Maroc, d'où le groupe s'est retiré. Bref, la croissance de Suez déçoit.

Suez s'attend à un EBITDA de 2,6 milliards d'euros (- 2%) en 2017, pour une dette financière nette de 8,5 milliards, soit près de 500 millions de plus qu'un an plus tôt. Certes, le groupe se veut rassurant sur la génération de cash, mais le ratio de dette financière / EBITDA atteint désormais 3,2 fois, alors qu'entre 2012 et 2016 il variait entre 2,7 et 3 fois.

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