Milan (awp/afp) - Telecom Italia (TIM), dont le principal actionnaire est le français Vivendi, a creusé sa perte nette au premier semestre à 813 millions d'euros, contre 483 millions un an auparavant, malgré un retour à la croissance sur le marché italien.

Cette perte est plus élevée que celle prévue par le consensus des analystes compilé par Factset, qui tablait sur un résultat négatif de 389 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires du groupe s'est cependant accru de 3,8% à 7,85 milliards d'euros, grâce à la bonne performance de sa filiale brésilienne et des recettes en légère hausse en Italie, selon un communiqué publié mercredi.

Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires du marché italien a affiché sa première croissance depuis cinq ans, progressant de 0,6% à 2,9 milliards d'euros, relève le groupe.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a également donné des signes d'amélioration en Italie, avec une hausse de 0,5% à 1,1 milliard d'euros sur le trimestre.

Parallèlement, la perte nette du deuxième trimestre a été réduite à 124 millions d'euros, contre 279 millions d'euros un an auparavant.

Au premier trimestre, le résultat net de TIM avait subi l'effet négatif de charges non récurrentes de 427 millions d'euros, principalement dues au plan de départs.

La dette nette de l'opérateur s'est encore accrue de 0,8 milliard d'euros au premier semestre, à 26,2 milliards d'euros.

Pour réduire l'énorme dette de TIM, son PDG Pietro Labriola mise sur la cession du réseau fixe du groupe.

"Joyau de la couronne" ___

Après des mois de suspense, Telecom Italia avait opté fin juin pour l'offre du fonds d'investissement américain KKR en vue du rachat de son réseau, prenant ainsi le contrepied de Vivendi.

Le conseil d'administration a donné mandat au PDG pour entamer des négociations exclusives avec KKR, fixant la date butoir pour le dépôt d'une offre définitive au 30 septembre.

L'offre de KKR, d'environ 23 milliards d'euros, a été jugée plus avantageuse que celle de la Caisse des dépôts italienne (CDP), qui tournait autour de 19,3 milliards d'euros.

Mais l'offre de KKR est restée très éloignée des attentes de Vivendi, qui avait réclamé 31 milliards d'euros et était favorable à un arrêt net des négociations.

"Le réseau est le joyau de la couronne de Telecom Italia", avait assuré jeudi lors d'une conférence avec des analystes le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, qui avait claqué la porte du conseil d'administration de TIM en janvier.

"Si vous voulez séparer le réseau du reste de l'entreprise, vous devez répondre à des questions très complexes, comme: +que deviendra Telecom Italia après la séparation de son réseau?+", a-t-il souligné, s'interrogeant ainsi sur l'avenir de la branche services du groupe.

La CDP n'a pas pour autant dit son dernier mot et n'écarte pas la possibilité de se joindre à un groupe d'investisseurs italiens pour participer au rachat du réseau aux côtés de KKR.

"Nous n'excluons pas une forme de coopération pour disposer d'une infrastructure efficace" qui est "importante à moyen et long terme pour la compétitivité du pays", a déclaré mardi le PDG de la banque publique, Dario Scannapieco.

Il réagissait ainsi à un article du journal la Repubblica selon lequel le ministère des Finances, le fonds d'infrastructures F2i et la CDP pourraient s'associer à l'offre de KKR et prendre une part de 30 à 35%.

afp/rp