Madrid (awp/afp) - Le groupe bancaire La Caixa a annoncé vendredi avoir porté à 9,9% sa participation dans Telefónica, au coeur de vastes manoeuvres depuis l'arrivée surprise à l'automne de la compagnie saoudienne STC au capital du géant espagnol des télécoms.

Cette opération, réalisée par sa holding d'investissement Criteria Caixa, a été rendue possible par "l'achat d'un bloc d'actions représentant 4,91% du capital" de l'opérateur espagnol, précise le groupe bancaire dans un communiqué.

Elle lui permet de se hisser au niveau de l'Etat espagnol, qui a porté fin mai à 10% sa participation dans le géant des télécommunications, via la Société publique des participations industrielles (SEPI).

Criteria Caixa, qui précise avoir pour objectif final la détention de 10,01% de Telefónica, possédait initialement 2,69% de l'opérateur téléphonique. Cette participation avait été portée à 5,01% le 8 avril.

Il s'agit d'une opération "de nature stratégique et de long terme", souligne Criteria Caixa, qui dit vouloir "contribuer à apporter une plus grande stabilité actionnariale à l'opérateur, une entreprise essentielle à la fois pour le pays et pour le secteur".

La montée au capital décidée par Criteria Caixa renforce en effet l'actionnariat espagnol de Telefónica, à un moment charnière pour le géant téléphonique, présent dans 12 pays, dont le Brésil, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

En septembre, le groupe semi-public Saudi Telecom Company (STC), numéro un des télécoms en Arabie saoudite, avait annoncé l'acquisition de 9,9% de l'opérateur espagnol (4,9% en actions et 5% en produits dérivés) pour 2,1 milliards d'euros.

Cette opération surprise avait suscité l'inquiétude du gouvernement espagnol, qui avait annoncé en retour une prise de participation de 10% par la SEPI, sortie du capital de Telefónica en 1997.

Le gouvernement de gauche espagnol a justifié cette opération par l'importance stratégique de Telefónica, notamment dans le champ militaire, le groupe offrant des services de télécommunications à l'armée espagnole.

Ces manoeuvres financières surviennent alors que Telefónica, confrontée à un lourd endettement, a prévu de supprimer 3.400 postes sur les 16.500 du groupe en Espagne (soit un peu plus de 20% des effectifs) d'ici à 2026, afin d'augmenter sa rentabilité.

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