Genève (awp) - Le groupe Temenos a vu sa rentabilité s'étioler au quatrième trimestre 2022. Alors que les recettes n'ont que peu reculé en rythme annuel, la performance opérationnelle a été amputée de plus d'un quart. Dans la foulée, l'entreprise a annoncé lundi le départ de son directeur général (CEO) Max Chuard et le remplacement prochain de son président Andreas Andreades.

Les revenus engrangés entre octobre et décembre sont ressortis à 277,9 millions de dollars, en baisse de 4,2% par rapport à la même période un an plus tôt. L'excédent opérationnel (Ebit) a quant à lui fondu de 26,9% à 93,9 millions, pour une marge correspondante de 33,8%, en recul de 10,5 points de pourcentage.

Selon les chiffres préliminaires communiqués par le développeur genevois de logiciels bancaires, l'Ebit sur l'ensemble de l'année a chuté de 24% à 272,3 millions. La feuille de route pour l'exercice qui vient de débuter sera communiquée le 20 février à l'occasion de la publication des résultats annuels détaillés.

Dirigeants sur le départ

Dans un communiqué distinct, l'entreprise cotée à la Bourse suisse a annoncé le départ de son patron Max Chuard, fortement contesté au sein de l'actionnariat depuis l'avertissement sur bénéfices lancé l'automne dernier. La recherche d'un nouveau CEO a été engagée et devrait aboutir "au plus tard d'ici la fin de 2023".

D'ici là, le président du conseil d'administration Andreas Andreades assurera l'intérim. Lui-même ne sera pas candidat à sa propre réélection lors de la prochaine assemblée générale. Pour lui succéder, l'organe de surveillance soumettra aux actionnaires la candidature de Thibault de Tersant.

Se disant "extrêmement fier" de ce que l'entreprise a réalisé pendant qu'il y était actif, notamment en tant que directeur financier (CFO) et opérationnel (COO), le CEO sortant a salué les progrès réalisés dans la transition du modèle d'affaires de Temenos d'un système de licence à un système d'abonnement décentralisé (SaaS).

Les deux dirigeants étaient pointés du doigt depuis des mois par certains actionnaires. Le plus virulent de tous, le fonds britannique Petrus Advisers, avait exigé en novembre un réexamen stratégique passant par le départ du patron et du président, qui "après des années à se remplir les poches sans la moindre gêne", ont selon lui "échoué de façon flagrante".

Fort d'une vingtaine d'années au service de l'entreprise, Max Chuard restera "à titre consultatif pour assurer une transition en douceur".

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