Stephen Wilmot,

The Wall Street Journal

Malgré la déroute des marchés, l'action Tesco (TSCO.LN) s'est appréciée de 8,5% depuis le début de l'année, alors que les chiffres des parts de marché et des ventes de Noël de ses concurrents J Sainsbury et WM Morrison ont dépassé les attentes. Mais le titre de la chaîne de supermarchés britannique, comme ses produits eux-mêmes, n'est pas une très bonne affaire.

Le rapport d'activité de Tesco jeudi a donné de nouvelles munitions aux investisseurs qui parient sur une progression du titre. Au cours des six semaines qui se sont achevées le 9 janvier - la période de l'année la plus active pour Tesco -le chiffre d'affaires à périmètre constant a crû de 1,3% au Royaume-Uni, un marché crucial pour le distributeur. Les analystes avaient prédit une baisse de 2,3%.

Conjuguées à une activité soutenue à l'étranger, en particulier en Thaïlande, les performances du groupe à Noël ont été suffisantes pour ramener en terrain positif la croissance du chiffre d'affaires du groupe, à 0,4%, au cours des dix-neuf semaines qui ont commencé en août, milieu de l'exercice pour Tesco. Ce n'est certes pas spectaculaire, mais il s'agit de la première expansion depuis plus de quatre ans.

La grande question est de savoir si les performances de Noël étaient seulement passagères. Des signes similaires de reprise il y a un an se sont finalement avérés prématurés.

Même après les gains enregistrés en début de semaine, l'action Tesco, en repli ce vendredi, a perdu plus de 15% de sa valeur depuis les résultats semestriels du mois d'octobre. Et Barclays note que pour la première fois depuis des années, Tesco présente des multiples similaires à ceux de J Sainsbury, son plus proche rival britannique, en matière de valeur d'entreprise et de chiffre d'affaires.

Mais le chiffre d'affaires n'alimente plus autant le résultat net qu'auparavant. Le titre Tesco, qui se négocie à un multiple de 18 fois les résultats attendus pour l'exercice 2016-2017 et dont les possibilités de relèvements sont limitées, paraît toujours cher pour une entreprise surendettée aux perspectives de croissance ambiguës. Dans ce contexte, il est trop tôt pour miser sur un rebond de Tesco.

-Stephen Wilmot, The Wall Street Journal

(Version française Céline Fabre) ed: ECH