par Chris Reese

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis devrait progresser cette année de 3,0% en rythme annualisé, ont estimé en moyenne les quelque 80 économistes interrogés, contre 2,7% anticipé lors de la précédente enquête en décembre et 2,3% en novembre.

Pour le dernier trimestre 2010, une série d'indicateurs positifs a entraîné la révision à la hausse de la prévision de croissance, portée à 3,4% en rythme annualisé entre octobre et décembre (+2,5% lors de la précédente enquête). La première estimation de ce chiffre doit être publiée le 28 janvier.

Le premier semestre 2011 devrait montrer que cet élan se poursuit. Les économistes tablent désormais sur une hausse de 3,2% du PIB au cours du premier et du deuxième trimestres, bien au-delà des dernières prévisions en date, qui ressortaient respectivement à 2,7% et 2,8%.

"Le relèvement des prévisions est imputable à des statistiques meilleures qu'attendu et des mesures de relance plus fortes que prévu pour 2011 (...) et aux analyses qui suggèrent que les ménages ont maintenant accru leur épargne", note Andrew Tilton, économiste pour Goldman Sachs à New York.

LE CHÔMAGE ATTENDU AUTOUR DE 9,3% EN 2011

L'accroissement des ventes au détail au dernier trimestre, l'activité soutenue du secteur des services et de l'industrie ont contribué à cet optimisme, mais parmi les chiffres récemment publiés, tout n'a pas été rose.

Le chômage, en particulier, reste relativement élevé et devrait le rester, selon les économistes, stagnant aux alentours de 9,4%, son niveau en décembre. Une amélioration devrait intervenir au quatrième trimestre avec un taux prévu à 9,0%, puis 8,9% au premier trimestre 2012.

Pour l'ensemble de l'année 2011, le taux moyen s'établirait ainsi à 9,3%.

"Nous pensons qu'il faut 2,5% à 2,75% de croissance (...) juste pour stabiliser le taux de chômage et fournir suffisamment d'emplois à une population grandissante", poursuit Andrew Tilton. "Donc 3,5% à 4% de croissance abaisse bel et bien le taux de chômage mais cela prend du temps."

Avec une croissance anticipée plus robuste en 2011, les économistes ont relevé leurs prévisions d'inflation et tablent désormais sur une hausse des prix à la consommation de 1,7% cette année, contre 1,5% en précédente estimation.

L'inflation hors énergie et alimentation devrait elle progresser de 1,1% en 2011, contre 1,0% initialement attendu.

Cet éclaircissement des perspectives économiques aux Etats-Unis ne devrait néanmoins pas entraîner un relèvement immédiat des taux directeurs de la Réserve fédérale, actuellement proches de zéro.

Les économistes attendent en moyenne le début de la remontée des taux pour le premier trimestre 2012, alors qu'ils tablaient sur le dernier trimestre de cette année dans l'enquête de décembre.

Jean Décotte pour le service français, édité par Nicolas Delame