L'injection de 1.000 milliards de yens (9,8 milliards d'euros) de fonds publics dans Tokyo Electric Power Co. (Tepco) aboutira à une nationalisation de fait du groupe.

La première société japonaise de services aux collectivités est plombée par des charges financières énormes consécutives au séisme et au tsunami du 11 mars 2011, qui ont provoqué une catastrophe nucléaire à sa centrale de Fukushima.

Tepco, qui a longuement renâclé à l'idée d'une aide de l'Etat, craignant de perdre le contrôle de sa direction, s'y est finalement résigné.

Mais il continue d'être réticent sur les caractéristiques de ce sauvetage, auquel Tokyo prévoit de procéder via un rachat d'une participation de deux tiers par le fonds public chargé de financer le dédommagement des victimes de la catastrophe nucléaire, ce qui donnerait à l'Etat toute latitude dans la prise de décision.

"Si l'Etat a une participation de deux tiers, ils auront un droit de contrôle sur la direction, donc bien évidemment, Tepco n'aime pas cela", a dit une source au fait du dossier.

L'action du groupe a fini sur un gain de 5,45% jeudi à la Bourse de Tokyo après ces informations.

L'électricien, qui est en train de mettre sur pied un plan de redressement de son activité en lien avec le fonds public, est également en quête d'au moins 1.000 milliards de yens de prêts de la part d'institutions financières, ont dit des sources.

Selon l'une d'entre elles, le plan prévoit que Tepco restera sous contrôle de l'Etat pendant au moins 10 ans, après quoi il émettra de nouvelles actions pour lever des fonds et rembourser l'Etat.

Kentaro Hamada et Linda Sieg, Jean Décotte pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat