Les États-Unis ont publié mercredi un avis aux entreprises pour le Myanmar, mettant en garde contre les risques accrus associés aux affaires dans le pays, en particulier lorsque l'armée est impliquée, près d'un an après que l'armée ait pris le pouvoir par un coup d'État.

L'avis avertit que les entreprises doivent se méfier des risques de financement illicite ainsi que des risques juridiques et de réputation liés aux affaires et à l'utilisation des chaînes d'approvisionnement sous le contrôle de l'armée du Myanmar.

"Le coup d'État et les abus ultérieurs commis par les militaires ont fondamentalement changé l'orientation de l'environnement économique et commercial en Birmanie", indique le conseil.

Les militaires du Myanmar ont pris le pouvoir par un coup d'État le 1er février de l'année dernière, après s'être plaints de fraudes lors des élections générales de novembre 2020, remportées par le parti de la championne de la démocratie Aung San Suu Kyi. Les groupes de surveillance des élections n'ont trouvé aucune preuve de fraude massive.

La junte s'est battue sur plusieurs fronts depuis qu'elle a pris le pouvoir, réprimant avec une force meurtrière les manifestations tout en intensifiant les opérations contre les armées des minorités ethniques et les milices nouvellement formées alliées au gouvernement évincé.

"Le retour du régime militaire en Birmanie s'accompagne de niveaux élevés de corruption publique et d'un régime déficient de lutte contre le blanchiment d'argent", a déclaré Brian Nelson, sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier, dans un communiqué.

L'avis cite les entreprises d'État, les pierres précieuses et les métaux précieux, les projets immobiliers et de construction ainsi que les armes, les équipements militaires et les activités connexes comme étant les entités et les secteurs les plus préoccupants dans le pays, ajoutant qu'ils ont été identifiés comme fournissant des ressources économiques à la junte.

L'avis indique que les entreprises d'État, notamment Myanma Oil and Gas Enterprise et Myanma Timber Enterprise, jouent un rôle important dans l'économie du pays et génèrent environ la moitié des revenus de la junte.

Cet avis intervient après que les majors pétrolières TotalEnergies et Chevron Corp, partenaires d'un important projet gazier au Myanmar, aient déclaré la semaine dernière qu'elles se retiraient du pays https://www.reuters.com/business/energy/french-company-totalenergies-withdraws-myanmar-2022-01-21, invoquant la dégradation de la situation humanitaire suite au coup d'État. (Reportage de Daphne Psaledakis et Chris Gallagher ; Montage d'Alex Richardson)