Bonne nouvelle pour la filière pétrolière, la spectaculaire chute des cours du brut - le cours du Brent est tombé de 115 dollars mi-juin 2014 à 48 dollars hier - ne gèle pas pas tous les projets. Total a ainsi annoncé ce matin le renforcement de ses capacités de production en mer du Nord britannique avec le début de la phase 2 du projet West Franklin. Ce projet permettra de produire 40 000 barils équivalents pétrole par jour (bep/j) de gaz à condensats

Cette seconde phase développe des réserves de 85 millions de barils équivalents pétrole. Le projet comprend le forage de trois nouveaux puits de production et l'installation de deux plateformes, la plateforme de production West Franklin et la plateforme Elgin B.

Situé à 240 kilomètres à l'est d'Aberdeen, le gisement de West Franklin a été découvert par Total en 2003. La production de la phase 1 a commencé en 2007, avec le forage de deux puits depuis la plateforme de Franklin.

Pour autant, la décision de Total ne saurait remettre en question une tendance lourde: le repli des investissements. Plusieurs mois avant la chute des cours amorcée en juin, les majors (ExxonMobil, Shell, BP, Total, Chevron...) avaient annoncé une réduction de la voilure dans l'E&P. Elle s'accélère. Selon une étude de la banque d'Evercore IS publiée le 6 janvier, les compagnies réduiront cette année de 10% à 15% leurs investissements dans l'exploration-production.

Selon Moody's, en cas de de stabilisation des prix du pétrole autour de 55 dollars le baril en 2015, la plus grande part des revenus perdus affectera les compagnies présentes dans l'E&P car elles auront moins de cash-flow à réinvestir. Les grandes sociétés intégrées comme Total sont toutefois plus résistantes car elles ont souvent pris leurs décisions d'investissement sur la base d'un prix du baril de 50-60 dollars.

A Paris, Total gagne 2,81% à 41,96 euros dans le sillage du rebond du pétrole cet après-midi (+2,15% à 49,52 dollars pour le WTI).

(P-J.L)