WASHINGTON, 3 février (Reuters) - Barack Obama attend encore des éléments avant de se prononcer sur l'avenir de l'oléoduc Keystone XL, un projet très contesté par les écologistes qui doit relier les gisements de sables bitumineux du Canada aux raffineries américaines sur le golfe du Mexique, a indiqué dimanche la Maison blanche.

Le projet estimé à 5,4 milliards de dollars et développé par la compagnie TransCanada Corp a franchi vendredi une étape importante, le département américain d'Etat estimant qu'il n'aurait pas d'impact majeur sur le changement climatique.

Dans un rapport publié vendredi, le département d'Etat réaffirme que l'exploitation des sables bitumineux dans l'Alberta requiert davantage d'énergie et produit par conséquent davantage de gaz à effet de serre que celle de champs pétroliers classiques, mais ajoute que le nouvel oléoduc n'aurait pas d'impact significatif sur le rythme d'exploitation de ces réserves et donc sur les rejets de CO2. (voir )

Denis McDonough, le secrétaire général de la Maison blanche, a cependant souligné que le président américain ne se prononcerait pas avant que les experts de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), du ministère de l'Energie et d'autres agences n'aient rendu leur verdict sur le rapport du département d'Etat et publié leurs propres analyses.

Invité de NBC et de CBS, McDonough a précisé que la préoccupation majeure d'Obama demeurait l'environnement, et non des décisions calquées sur le calendrier électoral.

A en croire les sondages, l'opinion américaine est en effet majoritairement favorable au projet Keystone, qui pourrait devenir un des enjeux des élections de mi-mandant, en novembre prochain, lorsque les électeurs renouvelleront la Chambre des représentants et une partie du Sénat.

Pour le gouverneur de la Louisiane, le républicain Bobby Jindal, partisan déclaré de l'oléoduc, Obama n'a plus aucune raison de s'opposer au projet Keystone. "A moins que ce ne soit purement idéologique", a-t-il dit sur CNN.

"C'est un dossier absolument crucial, une énergie domestique abordable, bon marché qui est un élément absolument nécessaire pour relancer notre économie. C'est aussi simple que cela", a-t-il ajouté.

Le rapport du département d'Etat, a tempéré McDonough, "n'est qu'un des nombreux éléments importants dans le processus de décision".

"Le rôle du président à présent est de faire en sorte que ce processus reste à l'écart du jeu politique, de laisser les experts, les agences et les ministres se prononcer à la fois sur l'étude publiée vendredi ainsi que sur son impact en terme d'intérêt national", a poursuivi le secrétaire général de la Maison blanche. (Thomas Ferraro et Sandra Maler; Henri-Pierre André pour le service français)