Berne (awp/ats) - Les négociations avec Tamedia sont un échec, estime Karim Di Matteo, représentant de la Société des collaborateurs de 24 Heures. Toutes les mesures proposées par les représentants du personnel ont été balayées par la direction. Les discussions reprennent lundi.

Les représentants des rédactions de 24 Heures et de la Tribune de Genève étaient vendredi en pourparlers avec la direction de Tamedia Publications Romandes. "La direction générale a balayé la quinzaine de propositions qu'on lui a faites pour tenter de réduire les économies de 4 millions de francs suisses exigées à 24 Heures et à La Tribune de Genève", a dit Karim Di Matteo sur les ondes de LFM, la radio lausannoise vendredi soir.

"La participation solidaire de Tamedia, qui aurait été prise sur les salaires de ses dirigeants", a été écartée par la direction du groupe de presse, peut-on lire dans le communiqué, envoyé par les deux sociétés de rédacteurs. La sollicitation d'aides cantonales à l'investissement pour passer au digital ou une demande de baisses de loyers des locaux payés en majorité à Pierre Lamunière, l'ancien propriétaire de titres, n'ont pas non plus convaincu.

LICENCIEMENTS MAINTENUS

Le nombre de licenciements prévu n'a pas pu être diminué. "On est extrêmement déçu. Le ton des négociations est extrêmement dur: elles continuent lundi, mais à ce stade, on peut parler d'échec", a poursuivi le représentant du personnel.

Celui-ci aimerait que des représentants de la direction zurichoise viennent s'expliquer devant les rédactions à Lausanne et à Genève. "Nous avons demandé que Pietro Supino, le président du conseil d'administration, fasse le déplacement", a dit à l'ats Karim Di Matteo.

Pour l'heure, c'est Serge Reymond, directeur des départements Publications romandes et Médias Suisse alémanique, qui rencontre les représentants du personnel. Pour les employés, la pilule est d'autant plus amère que ces économies interviennent alors que le groupe Tamedia a réalisé un gain de 334 millions de francs suisses en 2015.

AVENIR EN JEU

"C'est l'avenir de la presse régionale qui est en jeu, estime le journaliste. La mobilisation se poursuit samedi à Lausanne, à Genève et à Yverdon.

Le 27 septembre dernier, l'éditeur zurichois avait annoncé vouloir supprimer 31 postes dans les deux quotidiens régionaux, dont 24 licenciements. Seize sont prévus à 24 Heures et huit à la Tribune de Genève. Des manifestations et des actions de soutien sous différentes formes sont organisées depuis cette date.

ats/rp