Moins d'un mois après avoir pris le contrôle de Gameloft, et avant la réouverture de son offre sur le groupe, Vivendi ne relâche pas la pression sur Ubisoft, l'autre éditeur de jeux vidéo détenu par la famille Guillemot. Ainsi, vendredi, le groupe de médias et de divertissement a annoncé avoir franchi trois jours plus tôt le seuil légal de détention de 20 % du capital d’Ubisoft. Le groupe détient donc 20,10 % du capital et 17,76 % des droits de vote de l'éditeur de jeux vidéo.

A cette occasion, Vivendi a publié une déclaration d'intention auprès de l'AMF, reprenant les termes de celle qu'il avait déjà communiqué lors du franchissement du seuil des 15% le 29 avril.

Vivendi y indique donc qu'il "envisage de poursuivre ses achats en fonction des conditions de marché" et qu'il "continue de souhaiter l'établissement d'une collaboration fructueuse avec Ubisoft". Le groupe réaffirme qu'il "n'envisage pas de déposer une offre publique sur Ubisoft, ni d'en acquérir le contrôle" mais redit qu'il "envisage de demander une recomposition du conseil d'administration d'Ubisoft en vue, notamment, d'y obtenir une représentation cohérente avec sa position actionnariale".

Par cette déclaration, Vivendi s'engage pour les six prochains mois, au moins, à ne pas lancer d'OPA sur Ubisoft. Alors que ce même engagement avait fait retomber la spéculation sur une éventuelle prise de contrôle fin avril, il n'en est rien cette fois-ci. Le titre Ubisoft bondit de 4,74% à 32,625 euros, les investisseurs prenant acte que Vivendi continue ses achats de titres en direct et grignote ainsi le capital de l'éditeur de jeux vidéo.

La tension autour d'Ubisoft est d'autant plus forte que la famille Guillemot, actionnaire à un peu plus de 9% du groupe, a annoncé récemment qu'elle réfléchissait à une possible augmentation de sa participation. Les fondateurs d'Ubisoft et Gameloft pourraient utiliser le produit de la cession de leurs actions Gameloft à Vivendi pour réinvestir dans le navire-amiral, Ubisoft, et ainsi contrer la montée au capital du groupe de Bolloré.