par Jamie McGeever

LONDRES, 7 février (Reuters) - UBS s'est rapprochée des autorités américaines en septembre pour leur donner des informations dans le cadre de l'enquête sur une manipulation présumée du marché des changes, dans l'espoir d'obtenir l'immunité dans le cas où elle serait reconnue coupable, apprend-on de sources proches du dossier.

Les régulateurs de Grande-Bretagne, de Suisse et des Etats-Unis mènent des investigations pour déterminer s'il n'y a pas eu entente illicite dans la fixation des taux de change.

La banque suisse cherche à tirer partie d'un programme de la division antitrust du département américain de la Justice qui prévoit que la première société à dénoncer une irrégularité peut obtenir l'immunité si elle coopère et fournit des informations sur d'autres membres du cartel, rapportent trois sources.

Après le scandale de manipulation des taux de référence du Libor, qui a coûté jusqu'à présent six milliards de dollars (4,44 milliards d'euros) aux banques dans le monde, sous forme d'amendes et de règlements à l'amiable, UBS a voulu agir rapidement pour rassembler et fournir des informations lorsque des soupçons de manipulation du marché des changes ont été émis dès le mois de juin, précise-t-on de mêmes sources.

Jusqu'à présent, aucune banque, ni individu, n'a été accusé d'irrégularités mais des banques, y compris UBS, ont dit qu'elle coopéraient avec les autorités dans le cadre des enquêtes.

UBS a refusé de commenter, sinon pour signaler que dans son communiqué d'octobre sur ses résultats trimestriels, la banque avait indiqué qu'à la suite des soupçons d'irrégularités sur le marché des changes, elle avait ouvert une enquête interne.

La banque suisse arrive en quatrième position sur le marché du trading de devises dans le monde, selon le dernier sondage d'Euromoney, avec un peu plus de 10% des 5.300 milliards de dollars traités en moyenne par jour sur le marché mondial.

Les autorités britanniques ont déclaré cette semaine que leurs investigations se prolongeraient probablement jusqu'en 2015. (voir )

Le directeur général de la Financial Conduct Authority (FCA), Martin Wheatley, a souligné à cette occasion que le marché des changes différait du taux interbancaire Libor en ce que les taux y sont la résultante des transactions réelles sur un marché qui est des plus liquides, alors que le Libor est le résultat des cotations soumises par certains établissements.

Deutsche Bank a licencié trois cambistes basés à New York, semble-t-il en rapport avec l'enquête, a-t-on appris cette semaine de source proche du dossier.

Par ailleurs, Graeme King, co-responsable du trading spot de devises chez RBC Capital Markets à Londres a quitté la banque, a-t-on aussi appris de source proche du dossier. (Juliette Rouillon pour le service français, édité par)

Valeurs citées dans l'article : UBS AG, Deutsche Bank AG