Milan (awp/afp) - L'Italie a vu son produit intérieur brut (PIB) augmenter de 0,7% en 2023, dans un contexte de hausse des taux d'intérêt qui a freiné la demande intérieure, selon une première estimation publiée mardi par l'Institut national des statistiques (Istat).

La croissance est ainsi restée légèrement inférieure aux prévisions du gouvernement Meloni, qui avait tablé sur 0,8%, mais s'est révélée supérieure à la moyenne de la zone euro (0,5%).

Au quatrième trimestre, le PIB a cependant affiché une hausse surprise de 0,2% par rapport au précédent, alors que la Banque d'Italie avait prévu une "croissance presque nulle".

"L'Italie, même dans une année aussi difficile que 2023, a fait plus et mieux que ses partenaires européens", s'est félicité le ministre des Entreprises Adolfo Urso.

Si l'activité de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche a subi une baisse au quatrième trimestre, l'industrie et les services ont connu une progression, explique l'Istat.

La "forte performance" du PIB au quatrième trimestre a constitué une surprise, "alors que le marché s'attendait à une stagnation", a commenté Fabio Balboni, analyste de HSBC.

"L'activité des services a probablement augmenté à un bon rythme vers la fin de l'année, soutenue par de nouveaux progrès dans le commerce, les transports et l'hébergement", a relevé Loredana Maria Federico, économiste d'UniCredit.

Après une chute du PIB de 0,3% au deuxième trimestre, selon des chiffres révisés, l'Italie avait connu une croissance de 0,1% au troisième trimestre par rapport au précédent, échappant ainsi à la récession technique. En 2022, le PIB s'était accru de 3,7%.

Confiance en hausse

L'Italie a été pénalisée l'an dernier par les affres de l'Allemagne, son principal partenaire commercial, qui est entrée en récession en 2023, avec un recul du PIB de 0,3%.

La croissance de la péninsule aura été légèrement inférieure à celle de la France, qui a enregistré une hausse du PIB de 0,9% sur l'année 2023.

L'Italie peut cependant compter sur les fonds du plan de relance européen, dont elle est la première bénéficiaire avec un montant de 194,4 milliards d'euros d'ici à 2026.

Rome a déjà empoché plus de la moitié de cette manne financière, censée relancer l'activité économique après les ravages de la pandémie de coronavirus.

Autre lueur d'espoir, la hausse des prix à la consommation en Italie a connu un brusque coup d'arrêt, passant à 0,6% en décembre sur un an, contre 0,7% en novembre. Sur l'année 2023, l'inflation a atteint 5,7%, contre 8,1% en 2022.

Pour 2024, la Banque d'Italie s'attend à une croissance de 0,6%, en raison des "signes d'une faiblesse" de la conjoncture "plus prolongée" que prévu, bien inférieure à celle escomptée par le gouvernement, qui mise toujours sur 1,2%.

La production industrielle a diminué en moyenne de 0,8% sur la période septembre-novembre 2023 par rapport au trimestre précédent, accusant le coup des prix de l'énergie toujours élevés.

Signe encourageant, l'indice de confiance des entreprises en Italie a cependant augmenté en décembre, après quatre mois de baisse, tandis que celui des ménages a poursuivi sa hausse entamée en novembre.

afp/rp