Les prêteurs européens ont constamment dépassé les attentes au cours des derniers trimestres, car les taux plus élevés fixés par la Banque centrale européenne (BCE) pour freiner l'inflation ont fait grimper les bénéfices, tout en laissant les épargnants mécontents.

Des sources gouvernementales ont déclaré la semaine dernière que le ministre de l'économie Giancarlo Giorgetti travaillait sur une taxe exceptionnelle sur les banques afin de financer des mesures d'aide aux familles touchées par l'inflation, qui est supérieure à la moyenne de la zone euro.

Enrico Zanetti, ancien vice-ministre de l'économie et actuel conseiller de M. Giorgetti, a déclaré qu'il proposait une taxe sur les bénéfices provenant de "changements contractuels unilatéraux au détriment des clients effectués par les banques avant le début de la hausse des taux d'intérêt".

"Avec une telle taxe, il est physiologique que les banques préfèrent amortir les changements unilatéraux et renoncer à cette partie des bénéfices, parce qu'il est plus logique pour elles de les rendre aux clients plutôt que de les verser dans les caisses de l'État.

M. Giorgetti a déclaré au Parlement que le gouvernement "ne peut pas et ne veut pas" ignorer le fait que les banques ont vu leurs revenus augmenter en raison de la hausse des taux d'intérêt, mais qu'elles n'ont pas ajusté les taux sur les dépôts en conséquence.

Andrea Orcel, PDG d'UniCredit, a confirmé mercredi que des discussions étaient en cours en Italie au sujet d'une nouvelle taxe sur les bénéfices des banques, mais qu'il n'y avait aucune certitude quant à son introduction.

Dans des commentaires adressés à certains journaux, l'association bancaire du pays, l'ABI, a déclaré que toute taxe proposée réduirait le financement des familles et des entreprises.

M. Zanetti n'a pas précisé comment la taxe serait structurée, mais il a déclaré que l'Italie devrait éviter d'introduire une taxe similaire à celle de l'Espagne, qui a suscité des critiques et des recours en justice.

Madrid prévoit de lever environ 6 milliards d'euros (6,63 milliards de dollars) grâce à une taxe sur les bénéfices exceptionnels des entreprises énergétiques et des banques. Le système prévoit une taxe sur les revenus d'intérêts nets et les commissions nettes au-delà d'un seuil de 800 millions d'euros.

(1 $ = 0,9055 euros)