Milan (awp/afp) - La banque italienne UniCredit, engagée depuis le 11 juillet dans une révision stratégique de ses activités sous l'égide de son nouveau patron Jean-Pierre Mustier, a annoncé mercredi la cession de 20% de sa filiale FinecoBank.

Cette cession sera faite auprès de certains investisseurs institutionnels, selon une procédure accélérée "débutant immédiatement", a précisé la banque dans un communiqué.

Selon des sources citées par l'agence d'informations économiques Radiocor, l'opération pourrait rapporter 544 millions d'euros à la banque.

En juillet, UniCredit avait déjà cédé 10% de FinecoBank pour un montant de 328 millions d'euros bruts.

Au terme de cette nouvelle cession, elle détiendra encore environ 35% de cette filiale de courtage en ligne.

Cette opération "est une nouvelle indication claire qu'UniCredit entend agir de manière décisive et rapide pour saisir toute opportunité permettant de créer de la valeur", a-t-elle dit, en soulignant sa volonté de gérer de manière active son portefeuille afin d'optimiser son capital.

UniCredit va présenter son nouveau plan industriel le 13 décembre à Londres.

Lors de son entrée en fonction, M. Mustier avait indiqué que la banque allait mener "une profonde revue stratégique" et "travailler très attentivement en termes de gestion de (son) capital". Il avait précisé que le groupe serait concentré sur la "réduction des coûts", aurait "une approche très disciplinée en terme de risque" et chercherait à "saisir les opportunités en terme de création de valeur".

Un certain nombre d'actionnaires avaient exprimé leur mécontentement vis-à-vis de son prédécesseur, Federico Ghizzoni, en raison de l'évolution du prix de l'action de la banque, qui a chuté de 58% depuis janvier; de son niveau de profitabilité et de doutes sur la solidité de son capital.

Le ratio de fonds propres durs d'Unicredit, dit "CET1 fully loaded", indice très suivi, car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise, s'élevait fin juin à 10,33% contre 10,85% fin mars. A titre de comparaison, Intesa Sanpaolo, la deuxième banque italienne en terme d'actifs, avait un ratio de 12,9%.

UniCredit figurait parmi les banques les moins performantes lors de tests de résistance menés par l'Autorité bancaire européenne (EBA). Dans le cas d'un scénario économique "défavorable" d'ici à 2018, son CET 1 chuterait à 7,1%.

Depuis l'arrivée de M. Mustier, UniCredit a annoncé coup sur coup la cession de 10% de FinecoBank et de 10% de la banque polonaise Pekao, afin de renforcer sa position en terme de capital.

Elle a aussi vendu au groupe SIA pour 500 millions d'euros ses activités de traitement des transactions par cartes de crédit en Italie, en Allemagne et en Autriche.

La banque réfléchit à d'autres cessions, comme sa filiale de gestion d'actifs Pioneer Investments ou les 40,1% lui restant dans Pekao et pour lesquels elle a engagé des négociations avec le groupe d'assurances PZU, détenu à 35% par l'Etat polonais.

L'objectif est de réduire le montant de l'augmentation de capital qu'elle doit mener, toujours dans cet objectif de se renforcer. Selon des informations de presse, elle chercherait à limiter celle-ci à 5-6 milliards d'euros.

La banque réfléchirait par ailleurs à une vaste cession de créances douteuses.

afp/fr