MILAN (awp/afp) - La banque italienne Unicredit, engagée dans une vaste révision stratégique, a confirmé samedi des discussions avec le groupe d'assurances PZU et Polski Fundusz Rozwoju pour la possible cession de tout ou partie des 40,1% qu'elle détient dans la banque polonaise Pekao.

"UniCredit confirme être en discussions avec PZU SA et Polski Fundusz Rozwoju SA pour explorer la possibilité d'un accord concernant sa filiale Bank Pekao SA", a indiqué la banque dans un communiqué.

"Cependant, il n'y a aucune certitude que ces discussions conduisent à une transaction et aucune certitude quant aux termes selon lesquels une telle transaction pourrait éventuellement avoir lieu", a-t-elle ajouté.

La banque réagissait à des informations de différents médias affirmant qu'UniCredit avait conclu un accord pour la vente de 30% de Pekao à PZU pour un montant de 11 milliards de zlotys, soit 2,5 milliards d'euros, devant être finalisé d'ici fin octobre.

PZU est détenu à 35% par l'Etat polonais. Le ministre polonais polonais de l'Economie, David Jackiewicz, a récemment souligné que l'acquisition de Pekao était "une priorité".

UniCredit, la première banque italienne en termes d'actifs, est engagée dans une vaste révision stratégique depuis l'arrivée à sa tête le 11 juillet du Français Jean-Pierre Mustier. Elle doit présenter son nouveau plan industriel le 13 décembre à Londres.

Depuis juillet, UniCredit a déjà cédé 30% de FinecoBank --en deux fois-- et 10% de la banque polonaise Pekao.

L'objectif est de renforcer sa position en capital, alors qu'UniCredit figurait parmi les banques les moins performantes lors de tests de résistance menés par l'Autorité bancaire européenne (EBA) fin juillet. Dans le cas d'un scénario économique "défavorable" d'ici à 2018, son CET 1, le ratio de fonds durs propres, indice très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise, chutait selon ces tests à 7,1%.

Le "CET1 fully loaded" ("totalement chargé") d'UniCredit s'élevait fin juin à 10,33% contre 10,85% fin mars. A titre de comparaison, Intesa Sanpaolo, la deuxième banque italienne en termes d'actifs, avait un ratio de 12,9%, selon cette règle de calcul contraignante pour le CET 1.

La banque réfléchit à d'autres cessions, comme sa filiale de gestion d'actifs Pioneer Investments.

Elle devra aussi mener une augmentation de capital, qui pourrait atteindre entre 5 et 13 milliards d'euros selon les chiffres circulant dans la presse et non confirmés par la banque.

Un certain nombre d'actionnaires avaient exprimé leur mécontentement vis-à-vis du prédécesseur de M. Mustier, Federico Ghizzoni, en raison de l'évolution du cours de l'action de la banque, qui a chuté de 58% depuis janvier, de son niveau de rentabilité et de doutes sur la solidité de son capital.

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