Milan (awp/afp) - UniCredit, la première banque italienne en termes d'actifs, a indiqué jeudi dans un communiqué que le cession de 20% de sa filiale de courtage en ligne FinecoBank lui avait rapporté 552 millions d'euros.

UniCredit avait annoncé mercredi en fin de journée de cette cession de 121,4 millions d'actions ordinaires auprès d'investisseurs institutionnels, selon une procédure accélérée.

Cette vente s'est faite au prix de 4,55 euros l'action, ce qui représente un rabais de 5% par rapport au dernier cours de Bourse de Finecobank.

En juillet, UniCredit avait déjà cédé 10% de FinecoBank pour un montant de 328 millions d'euros bruts.

La nouvelle opération permettra à UniCredit d'engranger 12 points de base pour son CET1, le ratio de fonds durs propres, indice très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise.

Le "CET1 fully loaded" d'UniCredit s'élevait fin juin à 10,33% contre 10,85% fin mars. A titre de comparaison, Intesa Sanpaolo, la deuxième banque italienne en terme d'actifs, avait un ratio de 12,9%.

UniCredit figurait parmi les banques les moins performantes lors de tests de résistance menés par l'Autorité bancaire européenne (EBA) fin juillet. Dans le cas d'un scénario économique "défavorable" d'ici à 2018, son CET 1 chutait alors à 7,1%.

La banque italienne cherche de fait à renforcer sa position en terme de capital. Depuis l'arrivée à sa tête le 11 juillet de Jean-Pierre Mustier, UniCredit est engagée dans une vaste révision stratégique et a annoncé coup sur coup une première cession de 10% de FinecoBank et de 10% de la banque polonaise Pekao.

Au terme de la nouvelle cession, elle détiendra encore environ 35% de FinecoBank. UniCredit s'est engagée à ne pas céder d'autres actions FinecoBank pendant une période de 360 jours, "sauf pour quelques exceptions en ligne avec la pratique du marché", a-t-elle précisé.

La banque réfléchit à d'autres cessions, comme sa filiale de gestion d'actifs Pioneer Investments ou les 40,1% lui restant dans Pekao et pour lesquels elle a engagé des négociations avec le groupe d'assurances PZU, détenu à 35% par l'Etat polonais.

L'objectif est de réduire le montant de l'augmentation de capital qu'elle doit mener, toujours dans cet objectif de se renforcer.

UniCredit va présenter son nouveau plan industriel le 13 décembre à Londres. Lors de son entrée en fonction, M. Mustier avait indiqué que la banque allait "travailler très attentivement en termes de gestion de (son) capital", qu'il serait concentré sur la "réduction des coûts", aurait "une approche très disciplinée en terme de risque" et chercherait à "saisir les opportunités en terme de création de valeur".

Un certain nombre d'actionnaires avaient exprimé leur mécontentement vis-à-vis de son prédécesseur, Federico Ghizzoni, en raison de l'évolution du prix de l'action de la banque, qui a chuté de 58% depuis janvier, de son niveau de rentabilité et de doutes sur la solidité de son capital.

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