MARSEILLE, 16 mai (Reuters) - La justice française a ordonné mercredi l'évacuation du site de Fralib, l'unique entreprise en France à fabriquer les thés Lipton et les infusions Eléphant, occupé depuis vendredi dernier par les salariés de l'usine.

Le groupe Unilever a décidé de fermer cette filiale située à Gémenos, à une vingtaine de kilomètres de Marseille, la jugeant insuffisamment rentable.

Dans son jugement, le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille relève que l'occupation du site n'a "intrinsèquement rien de pacifique".

Le tribunal autorise le recours à la force publique pour l'évacuation, mais seulement à partir du 1er juin pour laisser le temps de trouver une solution par le dialogue.

En cas de non respect du jugement, les salariés s'exposent à une astreinte progressive qui pourra atteindre 400 euros par infraction au bout de quinze jours.

?Ce délai doit surtout permettre aux dirigeants d'Unilever d'engager les négociations.

"On se bat depuis 600 jours pour cela", a dit à Reuters le secrétaire du comité d'entreprise, Gérard Cazorla.

Une centaine de salariés, sur les 182 que comptait à l'origine le site, ont jusqu'ici repoussé les offres de reclassement proposées par le groupe industriel après la validation, le 20 avril, par la justice de son plan de sauvegarde de l'emploi, le troisième présenté par l'entreprise après le rejet des deux premiers par les tribunaux.

Candidat à l'élection présidentielle, François Hollande s'était rendu en août dernier sur le site de Gémenos. Il avait fait part de sa volonté de ?faire pression sur les dirigeants d'Unilever pour que les machines ainsi que la marque Eléphant, qui a été créée en 1896 à Marseille, soient cédées aux employés dans le cadre d'une solution de reprise des activités.

Les salariés en lutte attendent donc du nouveau gouvernement la tenue d'une table ronde pour la mise en place d'un projet de reprise de Fralib. (Jean-François Rosnoblet, édité par Patrick Vignal)

Valeurs citées dans l'article : Unilever plc, UNILEVER