La Haye (awp/afp) - Le géant néerlandais de l'agroalimentaire et des cosmétiques Unilever a publié jeudi un chiffre d'affaires stable pour le troisième trimestre malgré des "marchés difficiles", soulignant que le résultat de ses ventes a été freiné par des taux de change négatifs.

Le chiffre d'affaires s'est établi à 13,38 milliards d'euros contre 13,4 milliards à la même période un an auparavant, soit une baisse de 0,1%, a indiqué dans un communiqué Unilever, qui ne publie pas de bénéfice net sur la période.

Côté à la Bourse d'Amsterdam, Unilever était en baisse peu après 10H00 (08H00 GMT) de 2,16% à 39,85 euros au sein d'un indice AEX en baisse de 1,48% à 443,99 points.

Sans tenir compte des taux de change, les ventes affichent une hausse de 3,4%, a ajouté le groupe, soulignant qu'une forte base de comparaison et des "conditions de marché qui se détériorent" contribuent également à expliquer la stabilité du chiffre d'affaires.

Le groupe, qui a récemment acquis plusieurs sociétés pour "restructurer son portefeuille" et contrer le ralentissement des marchés émergents, a enregistré des ventes à périmètre comparable en hausse de 3,2% grâce à une hausse des prix de 3,6%. Les volumes, eux, étaient en baisse de 0,4% à cause d'une forte base de comparaison, assure Unilever.

Ce chiffre est supérieur aux attentes des analystes interrogés par l'agence Bloomberg, qui avaient prévu une hausse de 2,8%.

La publication de ces résultats intervient alors qu'au grand dam de nombreux Britanniques, les supermarchés britanniques Tesco ont retiré jeudi matin de leur site internet la pâte à tartiner Marmite, très célèbre dans le pays.

La troisième plus grande chaîne de supermarchés au monde a refusé d'augmenter les prix des produits Unilever comme le groupe le lui demandait.

Selon le Financial Times, Unilever aurait exigé cette hausse afin de compenser le renchérissement des marchandises importées à la suite de la récente chute de la livre sterling liée aux craintes autour du Brexit.

"En Grande-Bretagne, qui représente environ 5% de notre chiffe d'affaires global, les prix vont commencer à augmenter pour recouvrer la hausse des prix des matières premières importées suite à la faiblesse de la livre sterling", a affirmé lors d'une conférence téléphonique le directeur financier du groupe, Graeme Pitkethly.

Unilever a indiqué que la demande avait diminué en particulier en Amérique centrale et du Sud, après des dévaluations de monnaies locales, ce qui a augmenté le coût de la vie pour ses clients.

"La demande est restée faible et les marchés, au sein desquels nous sommes actifs, ont continué à ralentir", a affirmé le groupe dans un communiqué. Dans les marchés émergents, les ventes à périmètre comparable ont augmenté de 5,6% alors qu'elles stagnaient au sein des marchés développés.

En Europe, les marchés "restent difficiles" mais les hautes températures de l'été ont permis de bonnes ventes de crèmes glacées, a assuré le groupe, soulignant que la contraction du marché des margarines en France et en Grande-Bretagne avait eu un impact sur la croissance de la branche nourriture.

Unilever, qui emploie plus de 173.000 personnes à travers le monde, commercialise notamment les soupes Knorr, l'huile d'olive Bertolli, les déodorants Rexona et les glaces Ben and Jerry's.

afp/rp