Francfort (awp/afp) - Le constructeur automobile Volkswagen a renoué au premier trimestre 2021 avec son rythme de croissance d'avant la pandémie, malgré la persistance de la crise sanitaire et "les effets légers" de la pénurie de puces électroniques, qui devraient être "plus significatifs" au deuxième trimestre.

Le constructeur allemand fait état d'un bénéfice net de 3,4 milliards d'euros (3,05 au 1T 2019), et d'un résultat opérationnel de 4,8 milliards (3,9 au 1T 2019).

Ces résultats lui permettent de "relever ses prévisions" pour l'année en cours, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Le géant allemand table désormais sur un bénéfice opérationnel en hausse de "5,5 à 7,0%", contre "5,0 à 6,5%" précédemment.

Au premier trimestre 2020, marqué par la première vague de coronavirus, le groupe avait vu son bénéfice net plonger à seulement 517 millions d'euros avec un résultat opérationnel de 904 millions d'euros.

"Nous avons commencé l'année avec beaucoup d'élan et notre opérationnel est solide", a commenté le patron du groupe Herbert Diess, cité dans un communiqué.

Le groupe aux douze marques a livré 2,4 millions de véhicules à ses clients dans le monde, un chiffre en hausse de 21,2% sur un an.

L'activité a été portée par "l'augmentation des volumes en Chine", avec une hausse de 61,5% des ventes sur un an.

Le marché européen reste sinistré par la pandémie (-5,2%), tandis que les livraisons d'automobiles aux États-Unis repartent (+26,9%).

Les principales marques vendues ont été Volkswagen (1,3 millions), suivie de Audi (462.828) et Skoda (249.553).

Le chiffre d'affaires de l'entreprise atteint 62,4 milliards d'euros, en hausse de 13,3% sur un an.

De "légers effets" de la pénurie de puces électroniques, qui plombe actuellement le secteur automobile, se font sentir, a prévenu le constructeur, qui a dû recourir à des périodes de chômage partiel dans certaines usines.

Pour le deuxième trimestre, ce déséquilibre devrait avoir "un impact un peu plus significatif", a-t-il anticipé.

Ces composants, indispensables à l'industrie automobile, sont fabriquées majoritairement en Asie, notamment à Taiwan.

Or, ils sont aussi très prisés par nombre de secteurs, notamment l'informatique et la téléphonie mobile, dont la demande a été accrue par la pandémie et qui se trouvent en concurrence avec le spectaculaire rebond de la production automobile ces derniers mois.

Transition électrique

"L'offensive électrique continue d'aller de l'avant et a contribué à ces développements positifs", s'est félicité Volkswagen dans un communiqué.

Dans sa course pour rattraper le pionnier américain Tesla, le constructeur allemand a dit en mars vouloir vendre en 2021 un million de voitures électrifiées et compte dominer ce marché "au plus tard" en 2025.

Au premier trimestre, le groupe a livré 133.300 véhicules électrifiées à ses clients, un chiffre ayant "plus que doublé" sur un an, selon Volkswagen.

Le groupe a prévu d'investir 46 milliards d'euros en cinq ans dans son virage électrique. Il veut notamment ouvrir six usines géants de batteries en Europe,

Avec ces investissements, Volkswagen veut également tourner la page du scandale des moteurs diesel truqués.

Plusieurs chantiers sont déjà en cours: avec son partenaire Northvolt en Suède, le constructeur allemand doit ouvrir en 2023 un site pour les cellules et batteries "premium", utilisées dans les modèles haut de gamme.

Une deuxième usine sera ouverte dès 2025 sur un site du groupe Volkswagen en Allemagne, à Salzgitter.

Cette transition à marche forcée vers l'électrique se fera néanmoins au prix d'un plan de suppression de jusqu'à 5.000 emplois d'ici 2023 notamment à travers des départs anticipés à la retraite.

afp/lk