par Sarah Marsh

BERLIN, 9 octobre (Reuters) - L'élection régionale en Basse-Saxe, qui avait valeur de test pour le chancelier allemand Olaf Scholz, s'est soldée dimanche par des résultats mitigés pour sa coalition au pouvoir, les sociaux-démocrates du SPD remportant une nette victoire tandis que les libéraux démocrates du FDP ont essuyé un nouvel échec au parlement régional.

Selon certains experts, la débâcle du FDP en Basse Saxe risque de déstabiliser la coalition au pouvoir alors que le gouvernement allemand doit gérer une crise de l'énergie et cherche à éviter une nouvelle escalade dans la guerre en Ukraine.

La coalition gouvernementale pourrait aussi pâtir du score élevé réalisé par le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) en Basse-Saxe dans un contexte de manifestations contre la vie chère dans la première économie d'Europe.

La coalition SPD-Verts-FDP, dite coalition "feux de circulation" en raison des couleurs associées à ces différentes formations, sont des partis idéologiquement différents.

Le FDP a affirmé que sa participation à cette coalition pouvait en partie expliquer son "revers" en Basse-Saxe.

"Beaucoup de nos partisans se sentent aliénés par cette coalition", a déclaré Christian Lindner, patron du FDP et ministre des Finances.

Pour Philipp Köker, politologue à l'Université de Hanovre, la capitale de la Basse-Saxe, le résultat de cette élection régionale pourrait déstabiliser la coalition d'Olaf Scholz au niveau national.

"Le FDP sera désormais beaucoup moins susceptible de soutenir des politiques qui ne correspondent pas à son programme", a-t-il déclaré. "Cela pourrait même conduire les partenaires de la coalition à rechercher le soutien des partis d'opposition", a-t-il ajouté.

Selon les projections de la chaîne publique ZDF, le SPD a remporté 33,2% des voix en Basse-Saxe, un land peuplé de huit millions d'habitants et qui abrite le constructeur automobile Volkswagen. Ce résultat est toutefois en baisse de 3,7 points de pourcentage par rapport au scrutin régional de 2017.

Le FDP, favorable aux entreprises, pourrait à peine franchir le seuil de 5% qui permet d'entrer au Parlement régional, tandis que l'AfD était en passe de presque doubler son score à 11,7%.

Les conservateurs de l'ancienne chancelière Angela Merkel arriveraient à la deuxième place avec 28% des voix, en baisse de 5,6 points de pourcentage.

Les Verts sont donnés à 14%, soit 5,3 points de pourcentage de plus qu'en 2017. (Reportage Sarah Marsh, avec Maria Sheahan, version française Claude Chendjou)