FRANCFORT/PARIS/NEW YORK (dpa-AFX) - La joie des actionnaires de Volkswagen suite à la coopération avec le constructeur américain de voitures électriques Rivian n'a pas duré longtemps mercredi. Les observateurs ont d'abord salué cette décision. Mais ensuite, des évaluations de plus en plus critiques se sont fait entendre, notamment en ce qui concerne les investissements importants prévus par la société de Wolfsburg.

Après des gains modérés avant l'ouverture, les actions du constructeur automobile ont commencé la séance Xetra sur une note faible. Vers midi, ils perdaient 1,5 pour cent à 104,95 euros en tant que dernière du Dax. Ils ont ainsi interrompu leur récente reprise prudente et se sont de nouveau dirigés vers leur plus bas niveau depuis novembre, à 103,80 euros. Avec une perte annuelle d'environ 6 pour cent, ils restent clairement à la traîne de l'indice directeur allemand.

En milieu de semaine, les titres VW étaient également parmi les plus grands perdants par rapport aux autres secteurs européens. Le secteur lui-même, sur lequel plane toujours l'épée de Damoclès du différend douanier non résolu entre l'UE et la Chine, était en queue de peloton avec -0,6%.

En revanche, le cours de Rivian a bondi de plus d'un tiers à 16,36 dollars. Depuis le début de l'année, les actions Rivian ont perdu près de la moitié de leur valeur. Elles sont loin de leurs plus hauts historiques de près de 180 dollars, malgré la reprise attendue.

VW prévoit d'investir jusqu'à 5 milliards de dollars dans Rivian au cours des prochaines années. Dans un premier temps, l'entreprise achètera des obligations convertibles. Ensuite, la société de Wolfsburg veut créer une coentreprise avec les Américains. Cette coopération devrait certes être stratégiquement judicieuse à long terme si elle est couronnée de succès, a commenté un trader. Mais dans un premier temps, la sortie de liquidités qui y est liée pèsera.

Un autre expert en bourse a fait remarquer que VW avait annoncé ce partenariat moins d'un an après avoir conclu une coopération similaire avec le constructeur chinois de voitures électriques Xpeng. Cela prouve une fois de plus le manque de compétences dans le domaine des composants électroniques et des logiciels. VW semble ainsi remettre son destin entre les mains de deux entreprises qui enregistrent des pertes.

Les analystes d'UBS ont également souligné le succès généralement mitigé des coentreprises dans le secteur. Il reste à voir si la culture de start-up de Rivian et le "supertanker" VW s'accordent vraiment.

Mais il y a aussi eu des voix élogieuses. L'analyste Jose Asumendi de la banque américaine JPMorgan a parlé d'un pas dans la bonne direction, même s'il manque encore des détails sur la collaboration prévue avec Rivian. L'expert de Citigroup Harald Hendrikse a souligné qu'il était essentiel de confirmer que l'accord permettrait à VW d'accéder à une technologie fonctionnelle à un coût inférieur à celui d'un développement interne. L'accord a permis à VW de franchir immédiatement plusieurs étapes dans le développement de l'architecture électrique et électronique de ses véhicules, a ajouté Fabio Holscher, analyste chez Warburg./gl/ajx/jha/