Berlin (awp/afp) - Les premières grèves d'avertissement de 24 heures dans l'industrie allemande, étape inédite d'un conflit portant sur les salaires et le temps de travail, doivent débuter mardi soir, a annoncé le syndicat de la métallurgie IG Metall.

Dans le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie du Nord-Westphalie ou la Rhénanie-Palatinat, plusieurs sites seront touchés par ce mouvement, notamment des filiales des groupes Thyssenkrupp ou ZF Friedrichshafen.

Après l'échec le week-end dernier d'un nouveau cycle de négociations avec les représentants du patronat, le syndicat avait décidé de passer à la vitesse supérieure et appelé à des débrayages dans 250 entreprises pour la journée de mercredi.

Contrairement aux arrêts de travail de quelques heures qui frappent l'industrie allemande depuis le 8 janvier, les salariés seront cette fois-ci indemnisés par IG Metall pour leurs pertes de salaire.

Ces grèves d'avertissement sur une journée entière, avec un impact réel et coûteux sur la production, sont un outil auquel IG Metall n'a encore jamais eu recours.

En réponse, la fédération de patronat Nordmetall, a décidé de réunir ses différentes fédérations mercredi pour décider d'un éventuel recours en justice contre ces actions syndicales, une menace déjà formulée par le passée.

Pendant toute la durée des débrayages, prévus jusqu'à vendredi, aucune négociation n'aura lieu, a indiqué IG Metall. Syndicat et patronat pourraient en revanche se retrouver samedi.

En cas d'absence d'accord, le syndicat agite la menace d'une grève illimitée dans la métallurgie, un secteur-clé pour les exportations allemandes de voitures et de machines-outils. Ce serait une première en Allemagne depuis 2003.

IG Metall, qui représente quelque 4 millions de salariés, réclame une hausse des salaires de 6%, quand les employeurs proposent 2%.

Mais les négociations échouent sur une autre revendication: la possibilité pour les salariés du secteur de réduire leur temps de travail hebdomadaire à 28 heures pour une durée maximale de deux ans, avec garantie de retour à temps plein (35 heures dans l'ouest du pays et 38 heures dans l'est) à l'issue de cette période.

Le syndicat veut que les personnes occupant les métiers les plus pénibles et les moins rémunérés, ainsi que celles souhaitant s'occuper de leurs enfants et de leurs proches, obtiennent une compensation financière partielle de la perte de salaire liée au passage à 28 heures.

Le patronat est farouchement opposé à ce projet, alors que l'économie allemande tourne à plein régime et que le manque de main d'oeuvre qualifiée est de plus en plus criant dans certains métiers.

Outre ces discussions de branche, des négociations ardues sont également en cours au sein du groupe automobile Volkswagen dans le cadre d'un accord d'entreprise, le plus grand d'Allemagne, qui expire fin janvier. Il concerne 120.000 employés répartis sur six sites situés dans l'ouest de l'Allemagne ainsi que dans la filiale de services financiers de Volkswagen.

Après l'échec d'un troisième cycle de négociations, IG Metall a annoncé pour jeudi des grèves d'avertissement dans les usines concernées.

afp/rp