NEW YORK (awp/afp) - Wall Street, qui stagne depuis plus d'un mois et n'a guère trouvé d'orientation dans des chiffres mitigés sur l'emploi américain, compte sur le début des résultats trimestriels d'entreprises pour se trouver une direction à partir de la semaine prochaine.

Lors des cinq dernières séances, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 0,37% à 18.240,49 points et le Nasdaq, à dominante technologique, également 0,37% à 5.292,40 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,67% à 2.153,74 points.

"C'était une semaine plutôt calme dans l'ensemble", a résumé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, jugeant les investisseurs "encouragés par plusieurs statistiques économiques".

La Bourse a été soutenue par des indices favorables sur l'activité américaine dans l'industrie et, surtout, les services, alors que le principal rendez-vous de la semaine, le rapport mensuel du gouvernement sur l'emploi, n'a guère semblé l'abattre malgré des chiffres inférieurs aux attentes sur le nombre de nouvelles embauches.

"C'était un peu décevant, mais dans le détail, il y a des chiffres engageants sur la participation à l'emploi et les salaires", ces derniers ayant nettement monté sur un an, a nuancé M. Cahill.

Au final, ce rapport semble simplement maintenir le statu quo à l'aune de la politique monétaire de la Réserve fédérale, comme les investisseurs semblent toujours accepter la perspective d'un resserrement en décembre, la Bourse de New York restant au niveau où elle avait entamé le mois dernier.

"Le rapport (sur l'emploi) devrait se révéler mitigé au prisme des différents marchés, puisqu'il n'est pas susceptible de complètement décourager certains membres de la Fed de relever les taux, sans pour autant justifier de façon convaincante une hausse imminente", lors de la réunion du début novembre, a écrit Jason Schenker, de Prestige Economics.

Sur le sujet, les investisseurs vont digérer mercredi le compte-rendu de la précédente réunion de la banque centrale, fin septembre, à l'issue de laquelle elle avait, comme depuis le début de l'année, renoncé à relever ses taux.

"On va surtout se concentrer sur ces +minutes+, ainsi que sur les chiffres sur les ventes de détail (en septembre)", publiés vendredi prochain, a annoncé M. Cahill.

- Alcoa et les banques -

Toutefois, parallèlement à la macroéconomie, ce sont surtout les entreprises américaines qui vont revenir sur le devant de la scène avec le début de la période des résultats du troisième trimestre.

"Désormais, les résultats d'entreprises sont le principal élément à jouer sur la Bourse", a assuré Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. "La grande question, c'est s'ils seront meilleurs que prévu en s'inscrivant dans le vert par rapport à la même époque de l'an dernier."

La semaine prochaine ne constituera qu'un début relativement tranquille, puisqu'elle sera essentiellement marquée par des résultats de grandes banques - JPMorgan, Wells Fargo, Citigroup - vendredi, certes très surveillés mais représentant des problématiques particulières au secteur financier.

Auparavant, comme toujours, les résultats du géant de l'aluminium Alcoa donneront mardi un signal de départ "que les investisseurs continuent à scruter, même si ce n'est plus un groupe aussi représentatif de l'économie qu'à une époque", selon les termes de M. Cahill.

Au-delà, les marchés attendent surtout les deux semaines suivantes pour se positionner, car c'est là que la majorité des groupes du S&P 500 publieront leurs chiffres.

"Il y a eu des bonnes et des mauvaises nouvelles sur le marché", a conclu M. Johnson, faisant respectivement référence à l'essor des cours pétroliers et aux inquiétudes autour de Deutsche Bank. "Mais le sujet écrasant, ce sont les résultats et on va avoir les réponses lors des trois prochaines semaines. Il y a des raisons d'être prudents."

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