Worldline rebondit de 6,68% à 10,045 euros après avoir chuté de près de 60% hier après son profit warning. Pour Invest Securities, la réaction boursière a été "disproportionnée". L’analyste reste à l’Achat, mais réduit son objectif de cours de 46 euros à 23 euros. Pour le broker, "c’est le risque de commoditisation du métier qui explique la réaction de l’action". " L’effondrement boursier hier (-59%) ne s’explique que pour un tiers par l’avertissement sur résultat", estime-t-il.

Deutsche Bank a pour sa part abaissé sa recommandation d'Achat à Conserver et sabré son objectif de cours, qui passe de 42 euros à 11 euros. Le bureau d'études ne "pense pas que la situation macroéconomique de l'Allemagne se détériore autant que Worldline semble le suggérer".

Berenberg reste à l'Achat, mais a réduit son objectif de cours de 70 euros à 15 euros. L'intermédiaire pense "que la visibilité de la croissance pour les sociétés de paiement reste très limitée et que le ralentissement de l'inflation et la réduction des dépenses de consommation seront des défis à relever à partir de maintenant". Selon lui, 2024 pourrait être une année de transition pour le secteur des paiements, et il prévoit une normalisation de la croissance en 2025.

JPMorgan maintient sa recommandation Neutre compte tenu de la nécessité de clarifier davantage la dynamique du free cash flow et la raison pour laquelle les bénéfices ont connu une chute aussi importante pour une baisse relativement faible du chiffre d'affaires.

Worldline vise désormais une baisse de 150 points de base de sa marge d'excédent brut opérationnel (EBO) pour 2023 alors qu'il prévoyait précédemment une augmentation de plus de 100 points de base. Le groupe anticipe désormais une conversion de 30% à 35% de son EBO en flux de trésorerie disponible, à comparer avec une précédente fourchette de 46% à 48%. Il table enfin sur une croissance organique du chiffre d'affaires entre 6 et 7% contre une estimation précédente de 8-10%.

Le spécialiste du paiement a été confronté à un ralentissement macroéconomique, en particulier sur son principal marché, l'Allemagne, mais aussi à la "montée générale de la cybercriminalité" et "à l'émergence de nouveaux comportements frauduleux".