Les décideurs politiques de la Banque centrale européenne ont gardé à l'esprit la possibilité d'une hausse des taux d'intérêt en septembre lorsqu'ils ont relevé les taux d'intérêt en juillet, bien que certains d'entre eux aient fait valoir qu'une autre mesure serait jugée inutile à la suite de la publication de nouvelles projections économiques, comme l'ont montré les comptes rendus de la réunion de jeudi.

La BCE a relevé ses taux de moins 0,5 % à 3,75 % en un peu plus d'un an pour lutter contre une poussée de l'inflation. Les arguments en faveur d'une pause se multiplient désormais, d'autant plus que la croissance économique ralentit visiblement et ne répond pas aux attentes déjà bienveillantes de la BCE.

"Une nouvelle hausse des taux en septembre serait nécessaire s'il n'y avait pas de preuve convaincante que l'effet du resserrement cumulé était suffisamment fort pour faire baisser l'inflation sous-jacente", indiquent les comptes rendus de la réunion des 26 et 27 juillet.

Les données sur l'inflation du mois d'août publiées jeudi ont montré que la croissance des prix sous-jacents s'est ralentie, passant de 5,5 % à 5,3 %, une baisse modeste qui devrait encore renforcer les arguments selon lesquels les pressions sur les prix s'atténuent.

Les comptes rendus reconnaissent que l'on peut s'attendre à ce que l'inflation sous-jacente reste élevée pendant une période prolongée, même si la croissance ralentit.

Mais certains décideurs politiques ont également affirmé qu'une hausse des taux en septembre ne serait pas nécessaire car la politique a déjà été suffisamment resserrée pour faire baisser l'inflation dans les années à venir.

"Certains ont fait valoir qu'il était tout à fait probable que les projections de septembre des services de la BCE réviseraient suffisamment la trajectoire de l'inflation pour la ramener à 2 %, sans qu'il soit nécessaire de procéder à une nouvelle hausse des taux d'intérêt en septembre", indiquent les comptes.

D'autres ont mis en garde contre le fait d'accorder trop d'importance à la réunion de septembre ou aux nouvelles projections, et ont soutenu que la banque devrait plutôt adopter une approche de gestion des risques pour les réunions à venir, étant donné l'incertitude.

Néanmoins, les comptes rendus semblent montrer un débat plus équilibré que lors des réunions précédentes et les décideurs politiques étaient largement d'accord pour aborder la réunion du 14 septembre avec un "esprit ouvert" - un changement par rapport aux derniers mois, lorsque la BCE s'est essentiellement engagée à relever les taux bien à l'avance. (Reportage de Balazs Koranyi ; Rédaction de Sharon Singleton et Catherine Evans)