L'économie française a gagné en dynamisme au premier trimestre, progressant légèrement plus vite que prévu grâce à une reprise des dépenses de consommation et des investissements des entreprises, selon les données officielles publiées mardi.

La croissance de la deuxième économie de la zone euro a augmenté de 0,2% au cours des trois premiers mois de l'année après une croissance de 0,1% au quatrième trimestre 2023, a déclaré l'Insee dans son rapport trimestriel sur le PIB.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 0,1 %, tandis que la Banque de France tablait sur une croissance de 0,2 % et l'INSEE sur une croissance nulle.

Cette croissance supérieure aux prévisions est une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui s'est attiré de vives critiques de la part des partis d'opposition pour sa gestion de l'économie après avoir révisé à la baisse sa prévision de croissance pour l'ensemble de l'année 2024 à 1 % en février, contre 1,4 % auparavant, et relevé ses attentes en matière de déficit budgétaire.

"À tous ceux qui voulaient penser que notre économie était en panne, les faits sont têtus, la croissance française s'améliore", a déclaré le ministre des finances, Bruno Le Maire, en réaction au rapport de l'INSEE sur le PIB.

La croissance des dépenses des ménages, traditionnellement le principal moteur de l'activité économique française, s'est accélérée à 0,4 %, contre 0,2 % au quatrième trimestre 2023, les pressions inflationnistes s'étant atténuées.

Parallèlement, l'investissement des entreprises a augmenté de 0,5 %, rebondissant après une contraction de 0,8 % à la fin de l'année dernière en raison des taux d'intérêt élevés.

Les économistes s'attendent généralement à une reprise de l'activité dans le courant de l'année, car la baisse de l'inflation stimule le pouvoir d'achat des consommateurs et les réductions des taux d'intérêt favorisent l'augmentation des investissements.

Dernier signe en date d'un relâchement des pressions sur les prix, l'INSEE a déclaré séparément que l'inflation calculée selon la méthodologie harmonisée de l'UE était restée inchangée en avril par rapport à mars, à 2,4 %, soit le niveau le plus bas depuis août 2021, juste avant le début de la crise de l'inflation en Europe.

Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à un taux de 2,2 %. (Reportage de Michal Aleksandrowicz et Piotr Lipinski à Gdansk et Leigh Thomas à Paris ; Rédaction de Christopher Cushing, Andrew Heavens et Ed Osmond)