"Notre stratégie d’allocation pour le second semestre s’appuie sur un contexte économique toujours favorable pour les actions, et en amélioration pour les obligations. Nous anticipons un ralentissement de l’activité aux Etats-Unis, conformément à un scénario de 'soft landing' (activité décélérant en dessous de 2% en rythme annualisé dès le second semestre 2024), un redressement économique très progressif en Europe et une croissance toujours robuste en Asie", explique Nadège Dufossé, responsable de l'allocation d'actifs chez Candriam.

"La croissance économique mondiale devrait se situer autour de 3,5% en annualisé. La désinflation devrait en parallèle se poursuivre avec un core CPI aux alentours de 3 % en fin d'année aux Etats-Unis. Ce contexte est positif globalement pour les actions et les obligations", précise t-elle.

Si les attentes de croissance de bénéfices des investisseurs pour les 12 prochains mois nous semblent crédibles pour les Etats-Unis (autour de 10%), l'Europe (5%) et le Japon (6%), l'incertitude est plus forte pour les pays émergents : la croissance des bénéfices par actions est actuellement attendue à 16% après des révisions à la baisse en 2022 et 2023.

"Après la bonne performance des actions au premier semestre, les valorisations restent globalement raisonnables : le PER pour les 12 prochains mois est inférieur à 14 en Europe, autour de 12 dans les pays émergents, et 15,5 au Japon, en ligne avec les moyennes historiques sur 20 ans. Seuls les Etats-Unis ont un PER supérieur à sa moyenne de long terme, au-dessus de 20 - un niveau élevé lié au poids croissant du secteur de la technologie et des 'Megacaps' ", souligne Nadège Dufossé.

Le ratio free cash flow sur chiffre d'affaires, qui prend en considération les cash-flow importants dégagés par ces sociétés, indique toutefois des valorisations en ligne avec la moyenne historique des 30 dernières années, et en-dessous du niveau de la bulle "TMT" du début des années 2000.

"La valorisation des actions devrait en outre bénéficier du début du cycle de baisse de taux des Banques centrales. Historiquement, la première baisse de taux de la Fed est suivie dans 80% des cas d'une performance positive des marchés américains", note Nadège Dufossé.