"Le niveau élevé des taux d'intérêt réels, les premiers signes de ralentissement et la possibilité d'un ‘Fed Put’ si l'économie devait se détériorer fortement, plaident en faveur d’un renforcement progressif de l'exposition aux taux d'intérêt", affirme Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac, dans ses perspectives pour le second semestre.

Pour ce dernier, la position accommodante du président Powell, servant l'assouplissement des conditions financières malgré la position officielle de 'taux élevés pour plus longtemps', illustre l'asymétrie de la fonction de réaction de la Fed : si l'inflation augmente, elle maintiendra les taux de politique monétaire sur leur niveau actuel. Et si l'emploi se détériore, elle les abaissera.

Sur les marchés de la dette souveraine, le gestionnaire d'actifs privilégie les maturités à deux ans. "Les taux de long-terme pourraient sous-performer compte tenu de l'optimisme ambiant quant à la trajectoire désinflationniste à venir et de l'importance des émissions de dette publique à l'heure où les autorités monétaires cherchent à réduire leurs bilans tout en procédant à des baisses de taux préventives", prévient Kevin Thozet.

Par ailleurs, il observe que les primes de risque sont revenues sur des niveaux historiquement bas sur les marchés du crédit. Kevin Thozet fait remarquer que si la combinaison de rendements obligataires faibles et de primes de crédit modestes a été défavorable pour la classe d'actifs par le passé, l'environnement actuel de rendements obligataires relevés implique que les spreads de crédit agissent comme un catalyseur de performance pour les investisseurs, mais aussi comme un amortisseur de volatilité.