Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont orientées en baisse et les taux obligataires atteignent des plus hauts jeudi, après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), l'institution se montrant décidée à poursuivre sa politique de restriction monétaire.

"La perspective que les taux pourraient rester à un niveau plus élevé pendant une longue période se traduit par une nouvelle ouverture en demi-teinte en Europe, les marchés asiatiques subissant de plus la pression des inquiétudes concernant la santé économique de la Chine", commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Sur le Vieux continent, vers 09H55 GMT, Paris lâchait 0,64%, Londres 0,50% et Francfort 0,59%. En Suisse, le SMI perdait 0,62%.

Publié mercredi soir, après la clôture des marchés européens, le compte-rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC), les 25 et 26 juillet, concentre l'attention des investisseurs jeudi.

Il ressort qu'à l'issue de cette réunion, "quelques membres ont indiqué être favorables à un maintien des taux ou qu'ils pourraient soutenir une telle proposition", selon ce compte-rendu.

Si des avis divergents se sont exprimés concernant la hausse des taux, l'ensemble des participants a en revanche estimé que "maintenir le niveau actuel de restriction (de la politique monétaire, NDLR) devrait permettre de se rapprocher de l'objectif" de 2% d'inflation en rythme annuel, "tout en donnant le temps au comité d'évaluer ce progrès".

Par ailleurs, "la plupart des participants ont reconnu qu'il existait toujours des risques" de persistance de l'inflation qui pourraient "nécessiter de resserrer encore la politique monétaire", est-il précisé.

Or, "les marchés s'étaient habitués à l'idée que la hausse des taux de juillet était probablement la dernière et le compte rendu remet cette hypothèse en question", souligne Michael Hewson.

La réaction ne s'est pas fait attendre: Wall Street a terminé en baisse mercredi et du côté de l'obligataire, "très logiquement, les rendements des bons du Trésor ont pris l'ascenseur", souligne John Plassard, spécialiste en investissement pour Mirabaud.

Le 10 ans américain est brièvement monté à son plus haut depuis octobre 2022 (4,33%) et s'établissait à 4,28% vers 07h50 GMT.

Sur le marché obligataire européen, les taux se tendaient aussi: le rendement de l'emprunt de l'État allemand à 10 ans s'établissait à 2,69% contre 2,65% à la clôture la veille. Le français à même échéance était à 3,24% contre 3,19%, flirtant avec son plus haut niveau depuis 2011.

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé dans le rouge dans le sillage de Wall Street. L'indice vedette Nikkei a perdu 0,44%. En Chine, Shanghai grappillait 0,08% et Hong Kong s'octroyait 0,43% dans les derniers échanges.

"Les investisseurs souhaitent que Pékin prenne des mesures plus ambitieuses pour redonner confiance aux investisseurs, mais plus le parti attend et plus le tissu économique s'effiloche", commente Stephen Innes, analyste de SPI AM.

Une acquisition pour BAE Systems

Le groupe britannique de défense et d'aérospatiale BAE Systems (-3,54% à Londres vers 07H40 GMT) a annoncé jeudi un accord pour racheter à l'américain Ball Corporation sa filiale Ball Aerospace pour 5,55 milliards de dollars en numéraire (5,10 milliards d'euros).

Le groupe espère finaliser l'acquisition au premier semestre 2024. En incluant un crédit d'impôts attendu, l'opération aura un coût réalisé d'environ 4,8 milliards de dollars précise BAE Systems dans un communiqué.

Geberit en souffrance

Le géant suisse d'équipements sanitaires Geberit (-3,21% à Zurich) a enregistré un net recul de son bénéfice net et de son chiffre d'affaires au 1er semestre 2023 dans un "environnement extraordinairement difficile en Europe" mais se targue d'une amélioration de sa profitabilité.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole étaient en hausse vers 07H35 GMT: le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, gagnait 0,58% à 83,93 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,54% à 79,81 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar était stable face à l'euro à 1,0879 dollar pour un euro.

afp/al