Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en baisse jeudi, pénalisées par des résultats d'entreprises, après les gains réalisés cette semaine dans la foulée d'un ralentissement plus fort qu'attendu de l'inflation américaine.

Sur le Vieux Continent, vers 14H35 GMT, la Bourse de Paris cédait 0,32% et Londres quelque 0,82%. Francfort, en revanche, gagnait 0,55%, et avançait plus que les autres places européennes depuis le début de la semaine, avec près de 4% de gains. A Zurich, le SMI cédait 0,44%.

A Wall Street, le Dow Jones baissait de 0,17%, le S&P 500 de 0,05% et le Nasdaq de 0,25%, mais ces trois indices progressaient de près de 2% depuis lundi.

"La bonne combinaison des données économiques récentes soutient l'idée que la Fed pourrait réaliser ce qu'elle appelle un +atterrissage en douceur+ après un resserrement agressif de la politique monétaire - et plus important encore, cesser de relever les taux d'intérêt", a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les ventes au détail, indicateur publié mercredi, ont légèrement reculé en octobre aux Etats-Unis, une première depuis mars. L'annonce mardi du ralentissement de l'inflation américaine en octobre, plus fort qu'attendu, a fait s'envoler les marchés actions dans le monde et baisser les taux obligataires.

Jeudi, le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain passait à 4,47%, contre 4,53% mercredi à la clôture.

"À ce stade, les investisseurs sont totalement sûrs que la Fed ne relèvera pas ses taux en décembre et en janvier" et ils estiment qu'il y a "plus de 25% de chance qu'une baisse des taux soit annoncée d'ici mars", a ajouté l'analyste.

Walmart, Cisco et Alibaba pèsent aux Etats-Unis ___

La chaîne américaine de supermarchés Walmart a de nouveau relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année, après avoir réalisé un troisième trimestre conforme aux attentes des analystes, marqué notamment par un bond du commerce en ligne aux Etats-Unis. Mais l'entreprise s'est montrée moins optimiste qu'avant sur la forme du consommateur américain, et chutait de 7,21% dans les premiers échanges.

Le groupe électronique Cisco chutait aussi de 12,42%, après avoir dit ses craintes que les entreprises ne réduisent leur dépenses technologiques.

Le géant chinois du commerce en ligne Alibaba a annoncé jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 9% sur un an au troisième trimestre, et l'abandon d'un projet de scission de sa branche informatique en nuage (cloud) en raison de restrictions américaines sur les puces informatiques. Sa partie cotée à New York chutait de 9,70%.

Burberry et Hello Fresh souffrent en Europe ___

Le groupe de luxe britannique Burberry dévissait de 9,25%, après avoir annoncé un recul de 18% de son bénéfice au premier semestre de son exercice décalé, en alertant sur un "ralentissement dans la demande mondiale de luxe" qui pourrait l'empêcher d'atteindre ses prévisions annuelles.

Ailleurs dans le secteur du luxe, LVMH lâchait 2,25%, Kering 2,22% et Hermès 0,25% à Paris. A Zurich, Swatch Group cédait 1,84% et Richemont 1,42%. A Milan, Moncler perdait 1,31% et Tod's 0,49%.

En Allemagne, le groupe de livraison Hello Fresh perdait près de 25% de sa valeur boursière après avoir abaissé ses prévisions de chiffres d'affaires et de rentabilité, car il prévoit un ralentissement de la croissance et une hausse des coûts en Amérique du Nord au quatrième trimestre. L'entreprise blâme des "pénuries temporaires d'eau" en Arizona, qui ont ralenti son approvisionnement, ainsi qu'un manque de personnel.

Le pétrole sous les 80 dollars ___

Les prix du pétrole fléchissent, les craintes pour la demande pesant sur le marché.

Vers 14H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier cédait 1,61%, à 79,87 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, lâchait 1,84%, à 75,25 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar cédait un peu de terrain face à l'euro (-0,13%), à 1,0862 dollar pour un euro.

afp/rp