Face au risque d’un retour en récession, les minutes de la dernière réunion de la banque centrale d’Angleterre (Bank of England ou BoE) nous apprennent que le statu quo sur le taux directeur et le programme de rachat d’actifs a été voté à l’unanimité des 9 membres du Comité au début du mois.

Le loyer de l’argent britannique, qui stagne à son plus bas historique depuis mars 2009, a donc sans surprise été une nouvelle fois maintenu à 0.5%. Le programme de rachat d’actifs entamé début 2009, initialement de 200 milliards de livres épuisés en janvier 2010, puis augmenté en octobre dernier de 75 milliards supplémentaires injectés sur quatre mois, a également été confirmé. L‘institution a même laissé entendre qu’un nouvel assouplissement pourrait intervenir dès février, une fois que la deuxième tranche aura été épuisée fin janvier alors que le taux directeur ne devrait pas être rehaussé avant une période prolongée.

Les prévisions d’une forte baisse de l’inflation, les tensions en zone Euro, premier partenaire économique du pays, et les craintes d’un retour en récession motivent ces décisions. Après un pic de 3 ans à 5,2% en octobre, la hausse des prix a reculé à 5% puis à 4.8% respectivement en novembre et décembre et la BoE s’attend à ce qu’elle retombe sous son objectif de 2% l’an prochain en raison du ralentissement économique. Elle constate par ailleurs un nouvel affaiblissement du marché du travail tandis que le gouvernement table de son côté sur une croissance molle en 2012, à hauteur de 0.7% du PIB. Certains membres du Comité de politique monétaire mettent même en lumière « des inquiétudes accrues » sur l’accès au crédit du fait « de tensions persistantes sur les marchés de financement des banques » alors que l’Europe reste engluée dans une crise de la dette historique.

Conséquence de l’instabilité au sein du Vieux-Contient, les investisseurs se réfugient dans les emprunts d’Etat britanniques (gilts) dont le rendement a ainsi atteint un point bas historique sous 2%.

A l’image de la Réserve Fédérale américaine, l’interventionnisme de la BoE, loin de l’orthodoxie de la BCE qui rechigne toujours à annoncer un rachat massif d’obligations, pourrait ainsi favoriser la relance outre-Manche au cours des prochains mois.

Graphiquement, le Sterling bénéficie d’un solide support à 1.5387 USD, lequel pourrait servir d’appui aux cours pour amorcer un rebond durable en 2012. Si les marchés seront fermés aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni ce lundi 26 décembre, une cotation sous 1.55 USD dans les prochains jours nous offrirait l’opportunité de passer acheteurs, avec l’objectif d’un retour vers 1.60 USD l’an prochain.